Santé à Mostaganem. Certains médecins zappent la déontologie médicale

En Algérie comme partout ailleurs dans le monde, il existe aussi un code de la déontologie médicale. C’est ainsi, qu’il y a des règles que tout médecin, chirurgien, dentiste et pharmacien doit respecter dans l’exercice de sa profession. La vocation du praticien consiste à défendre la santé physique et mentale du malade et à soulager la souffrance dans le respect de la vie et de la dignité de la personne humaine, sans discrimination de sexe, d’âge, de race, de religion, de nationalité, de condition sociale, d’idéologie politique ou toute autre raison, en tant de paix comme en temps de guerre. Intéressé par le sujet, notre correspondant est allé rencontrer des citoyens pour en savoir plus. La première personne d’un âge avancé, atteinte d’une maladie chronique, nous assure que la médecine chez quelques praticiens, à Mostaganem, semble être un réel commerce. Aujourd’hui, dira-telle, beaucoup de médecins vous mènent à accepter une échographie, un ECG, ou même une ou plusieurs radios. Et à la sortie, les honoraires sont très salés. D’autres vous prescrivent des analyses, des IRM ou des scanners vous renvoyant à des adresses privées très précises. Une enseignante affirmera qu’il y a des cabinets médicaux qui font un travail à la tâche, faisant passer plus d’une trentaine de malades par jour dans des conditions un peu hasardeuses, disons hasardeuses pour l’impact que cela peut engendrer en termes de diagnostic et de recettes médicales à la hâte. Par conséquent, il y a, dans ces conditions-là, des diagnostics faussés et une médication non adaptée. Un ancien élu évoquera une situation un peu extravagante, en pointant des spécialistes qui s’installent dans les quartiers populeux. Il a eu certaines pratiques, dans ces quartiers pauvres, comme c’est le cas chez certains gynécologues. Une pratique qui consiste à renvoyer toutes les femmes enceintes à terme, à la table pour accouchement par césarienne. Un charcutage programmé dans un esprit de gain rapide et cela a bien existé à Mostaganem. Il dira également qu’à Mostaganem, certains médecins privés, placardent des enseignes à l’entrée des bâtiments qui portent, quelques fois des informations invérifiables sur leurs diplômes et comme personne ne contrôle, cela passe pour du vrai. Une dame dans la cinquantaine explique que pour certains médecins qui exercent dans les hôpitaux et les centres hospitaliers de l’Etat, c’est toute une histoire. Certains médecins, avouera-t-elle, ou même le chef de service travaillent juste pour assurer un salaire. Parmi eux, il y en a qui zappent les permanences et les astreintes, en restant chez eux, tout en étant de garde avec, bien entendu, le téléphone fermé. Et d’ajouter que la programmation des rendez-vous ou du suivi postopératoire sont de véritables galères pour les patients. Même si à Mostaganem, il y a un CHU flambant neuf, les évacuations vers Oran continuent à se faire, même pour un petit bobo et c’est désolant. Les spécialistes, sensés faire des visites au niveau des centres de santé, se font désirer car ils ne viennent au centre, surtout pour certains qui doivent venir de loin ; ils viennent dans la précipitation et repartent, laissant en rade des patients qui sont dans un besoin pressant de se faire soigner, nous expliquera un retraité de la santé. Un quadragénaire dit être étonné des pratiques de tarifs exorbitants pas moins de 2.000 DA et si on vous exige un extra (radio, échographie etc…), vous payez la sauce à la sortie. C’est ainsi qu’entre les médecins, la déontologie de la profession et les malades, la santé, le fossé se creuse et l’appât du gain prend de plus en plus de place.


ads