Aussi paradoxal que cela puisse paraître, les familles et enfants de la ville qui sont dans le besoin le plus pressant quant à l'acquisition d'un logement, demeurent, jusqu'à l'heure, terrées dans de minuscules espaces. Une question s'impose: qu'est-ce qui pourrait être aussi blessant et déprimant pour un jeune saïdi que l'absence d'une vie de famille décente qu'il souhaite. La raison? Elle est connue, elle est peut-être la plus évidente de toutes. Aucune de ces familles respectables et connues pour leur appartenance à une certaine frange de la société ne s'aventurerait au grand jamais à se bâtir une hideuse baraque faite de résidus ferreux et de morceaux de madriers pour bénéficier d'un logement ou venir devant le siège de la wilaya pour observer un mouvement de protestation. Leur statut d'honnêtes contribuables et leur rang parmi la population saïdie ne leur permettant guère d'avoir pareille audace. Ils laisseront inévitablement la chance aux autres venus d'ailleurs. Triste sort d'une wilaya comme la nôtre, me diriez-vous. Ce serait plutôt les retombées du vent qu'on a semé de nos propres mains. Le cri des jeunes saïdis, demandeurs de logements, sera-t-il entendu par les membres de la commission d'attribution de logements, présidée par le chef de daïra? Wait and see!