Oran sous l’eau. Quand les plans ORSEC restent sur le papier

Oran et ses communes ont une fois de plus été éprouvées par de fortes averses qui ont provoqué des inondations dans plusieurs communes et quartiers, notamment Oued Tlelat, Belgaïd et les nouvelles cités périphériques. Les rues se sont transformées en véritables torrents, les habitants ont vu leurs habitations envahies par l’eau et les dégâts matériels s’accumuler. Tous les regards et trémies ont été inondés, rendant l’évacuation des eaux impossible. Les déchets et détritus, issus des chantiers et des constructions anarchiques, ont aggravé la situation, obstruant les canalisations et transformant chaque pluie en menace pour la population. Pour les habitants, le constat est amer: le manque d’entretien des infrastructures et la négligence transforment de simples pluies en véritables catastrophes locales. Dans ce contexte, la question des plans ORSEC des communes devient cruciale. Ces dispositifs, élaborés pour anticiper les catastrophes et coordonner les interventions en cas d’urgence, sont censés permettre une réaction rapide et organisée. Cependant, leur application semble souvent théorique. Les habitants constatent que lors des épisodes pluvieux, la coordination entre les services municipaux et les équipes techniques est insuffisante, laissant les quartiers les plus vulnérables à la merci des eaux. Heureusement, la Protection civile d’Oran a été «au four et au moulin» pour limiter les dégâts. Grâce à leur intervention rapide et efficace, de nombreuses habitations ont été préservées et des quartiers entiers ont pu être partiellement sécurisés. Leur travail a été salué par les habitants qui soulignent que sans leur présence, les conséquences auraient été bien plus graves. Le rôle du plan ORSEC ne se limite pas à la mobilisation des secours. Il inclut également la préparation de la population, l’entretien des infrastructures critiques, la surveillance des zones à risque et la coordination entre communes pour une réponse efficace. Oran, avec sa croissance rapide et la multiplication des constructions anarchiques, semble aujourd’hui loin d’être prête à faire face à ces risques, malgré l’existence de ces dispositifs. Les anciens se souviennent d’une époque où un simple entretien régulier des drains et des canalisations suffisait à éviter que la pluie ne transforme les rues en rivières. Aujourd’hui, l’absence de sensibilisation à l’incivisme et l’accumulation de déchets dans les caniveaux compliquent encore davantage la gestion de la ville. La multiplication des chantiers non régulés contribue aussi à l’obstruction des réseaux pluviaux, accentuant les inondations. La situation montre clairement que protéger Oran et ses communes ne peut se limiter aux réparations post-crise. Une application rigoureuse des plans ORSEC, couplée à une implication active de la société civile et à un entretien systématique des infrastructures, est indispensable pour réduire les risques. Il s’agit non seulement de protéger les habitants mais aussi de préserver la ville de dégâts qui deviennent chaque année plus coûteux et dévastateurs. Oran est à la croisée des chemins : continuer à subir les caprices de la pluie ou enfin organiser la ville pour prévenir les catastrophes. Les plans ORSEC, souvent cités mais rarement visibles, doivent devenir un véritable outil opérationnel, capable de coordonner efficacement tous les acteurs de la ville, des services municipaux aux citoyens. L’avenir de la ville et la sécurité de ses habitants en dépendent.


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