Transport public. Maillon faible du quotidien des citoyens

A Oran comme dans de nombreuses grandes villes du pays, le transport public demeure l’un des principaux casse-tête du quotidien. Bus bondés, retards répétés, manque de régularité et insuffisance des dessertes dans plusieurs quartiers périphériques: la situation continue de susciter colère et lassitude chez les usagers, contraints de composer chaque jour avec un service souvent en décalage avec leurs besoins réels. Dès les premières heures de la matinée, les arrêts de bus se transforment en points de tension. Étudiants, travailleurs et personnes âgées attendent parfois de longues minutes, voire des heures, un moyen de transport qui tarde à arriver. Lorsque le bus se présente enfin, il est déjà saturé, obligeant certains à renoncer ou à se tourner vers des moyens de transport informels, plus coûteux et parfois peu sécurisés. Le réseau existant, bien que renforcé ces dernières années par l’introduction du tramway et de nouveaux bus, reste insuffisant face à l’expansion urbaine rapide de la ville. Plusieurs nouveaux pôles d’habitat ne sont toujours pas correctement desservis, accentuant l’isolement de milliers de citoyens et compliquant leur accès au travail, à l’école ou aux services publics. À cela s’ajoute l’état de certains véhicules, souvent vétustes, mal entretenus et peu adaptés aux normes de confort et de sécurité attendues. En période estivale comme en hiver, les conditions de transport deviennent pénibles, alimentant un sentiment d’abandon chez les usagers qui estiment que le transport public ne bénéficie pas de l’attention qu’il mérite. Pourtant, le transport public est un levier essentiel du développement urbain et social. Un réseau efficace permet de réduire les embouteillages, de limiter la pollution et d’améliorer la qualité de vie. Il constitue également un outil d’équité sociale, en garantissant la mobilité des catégories les plus modestes. Les autorités locales sont aujourd’hui appelées à aller au-delà des solutions ponctuelles. Une vision globale s’impose, basée sur la modernisation du parc roulant, l’extension des lignes vers les nouveaux quartiers, le respect strict des horaires et un meilleur contrôle du service. La coordination entre les différents modes de transport – bus, tramway et taxis – reste également un enjeu majeur. L’amélioration du transport public n’est plus un luxe, mais une urgence. Elle conditionne non seulement la fluidité de la ville, mais aussi la confiance du citoyen envers les services publics. Sans un sursaut sérieux et durable, le transport continuera d’être un facteur de frustration plutôt qu’un moteur de progrès.


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