Malgré tous les efforts, bon nombre de rues et quartiers à Oran se sont transformés d’un coup, par la grâce du besoin, en parkings clochardisés. N’importe qui peut désormais s’improviser gardien d’un parking. Il lui suffit de se tenir devant un véhicule, attendre que son propriétaire arrive et lui demander de payer le stationnement. C’est tellement facile que c’est déconcertant tant pour les candidats au stationnement que pour les résidents d’immeubles. Le prix à payer qui peut osciller entre 50, 100, jusqu’à 200 DA (c’est selon la tête du client) est parfois, à des années lumières, d’atteindre le risque quand un véhicule disparaît. Il est déterminant de savoir s’il s’agit de gardiens réglementés lorsque le stationnement est non loin ou à proximité d’édifices stratégiques ou sensibles. Les espaces autoproclamés par des personnes comme parkings ne font pas toujours l’unanimité. Les services de sécurité veillent, à chaque dépassement, à appliquer les lois. «Au lieu de s’occuper des voitures, il se trouve qu’un gardien de parking sait tout ce qu’on fait, surveille nos actes, nos horaires d’entrée et de sortie du domicile. «Cela nous agace», déplore un résident d’un immeuble sis bd colonel Ahmed Benabderezak, à proximité du siège de la wilaya d’Oran. Le contrôle des gardiens est un enjeu important pour la sécurité de la voie publique, de la quiétude des voisinages des quartiers où sont «auto érigés» ces parkings.
Qui les gèrent? Qui sont ces pseudo gardiens? Sont-ils «tous» munis d’un gilet, d’un badge? «De plus en plus, des parkings sont aujourd’hui contestés, excepté ceux qui sont en bonne et due forme» et parfois, on ne sait plus d'où ils viennent», lâche pour sa part une jeune femme d’un quartier de Gambetta. Le gardiennage de véhicules entre le siège de la wilaya et celui des Mines est, lui aussi, sujet à discorde. Un problème récurent et épineux à la fois.
Les habitants disent qu’«il n’y a ni badge ni gilet porté», ce qui, d’après eux, est anormal. Un spécialiste pense que «ça peut devenir une problématique si un parking illicite était situé non loin d’un édifice étatique». Ce type de parking doit être sécurisé et géré par un gardiennage en règle. Le parking, sis à proximité du siège de la daïra d’Oran, à la Cité Djamel, est dirigé par une personne portant une tenue et un badge. Beaucoup de parkings à Oran sont contrôlés et surveillés constamment, certains espaces sont en revanche improvisés par des particuliers en espaces de stationnement dont on ignore s’ils sont réglementés ou pas, tant les habitants se sont habitués à y garer leurs véhicules depuis de années. Un habitant d’un quartier confie: «J’ai surpris un gardien en train de filer des informations à une personne étrangère au quartier sur un appart et sur le nom de son propriétaire». «Au lieu de surveiller les véhicules, ils surveillent nos familles, nos maisons», souligne un autre habitant. Ce type d’espaces peut-il par conséquent avoir la définition de «parkings réglementés»? «Et parfois, un gardien de parking se voit comme un courtier ou un annonceur de maisons à louer ou à vendre, ce qui jette un discrédit sur cette activité», poursuit notre interlocuteur.
Alors qu’ils sont constamment contrôlés par les services de sécurité. Des «parkingueurs» s’improvisent en «annonceurs» de maisons à louer ou à vendre!
- par B. Habib
- Le 20 Décembre 2025
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