Si les subventions étaient un jour éliminées, ce serait, sans doute, la grande faille du système politique algérien. De toute façon, c’est une grande frange de la classe politique algérienne qui embrasse cette dangereuse option. Et, ça fait longtemps que l’on s’efforçait à imposer ce choix économico-politique aux Algériens. Toutes les catastrophes politiques passent par la voie d’une économie où il n’y a pas de place pour le social. D’ailleurs, l’on n‘est pas en train de faire le social sous forme de subventions, avec de l’argent prêté ailleurs. C’est l’argent du peuple émanant de sources locales, que ce soit des hydrocarbures, des minerais ou bien du fisc et des contributions. Déjà, en dépit des subventions actuelles, les petites bourses vivent à hue et à dia. Dire cela autrement, il s’agit d’une vraie bataille quotidienne livrée «torse nue» à la cherté de la vie. Au lieu de penser à éliminer les subventions qui donnent encore un semblant de sérum vital au citoyen diminué, il serait plus judicieux d’ouvrir un front continu et soutenu face aux sangsues des réseaux maffieux de la spéculation et de l’économie informelle. C’est avec une grande déception que nous évoquons ces situations désespérantes, tout en pensant au mois sacré du Ramadhan qui va arriver dans deux mois. Oui, certes vous allez me dire, il y a une grande frange des gens plus aisés qui vont profiter, en même temps, que le pauvre de ces subventions. Les pouvoirs publics devraient normalement penser à concevoir un impôt, une taxe ou quelque chose comme ça, assujetti aux citoyens les plus aisés. La somme levée de cette taxe sera versée dans une caisse nationale instituée à cet effet. La justice sociale est le point fort pouvant permettre à une société, à un peuple ou à une nation de demeurer solide et invulnérable à toutes les attaques, le plus longtemps, possibles. Le cas contraire, vous avez, j’espère, tous vu ou lu comment les sociétés, les Etats et les empires s’effondrèrent, comme si un très fort séisme les avait secoués. Toujours, les fissures d’un Etat aussi solide fut-il, commencèrent par l’instauration progressive de l’injustice sociale. Et, c’est là que vont se constituer de facto, les incubateurs de la délinquance et du terrorisme. Et, c’est ici que la propagande religieuse et idéologique erronées vont trouver le terrain adéquat et fertile afin de pousser plus vite et d’une allure, de plus en plus extrémiste.



