«Chassez le naturel, il revient au galop», dit l’adage, tant il est vrai que l’immense vacuité qui s’installe dans nos quartiers le premier jour des fêtes religieuses, est devenue une seconde nature !» C’est par cette remarque désabusée qu’un citoyen a commenté pour nous, hier, l’atmosphère de l’Aïd El-Adha à Tissemsilt et qui n’a pas dérogé à cette fâcheuse habitude que les autorités ont voulu combattre, en sommant les commerçants à ouvrir pendant cette journée. Si pendant la matinée et tout de suite après la grande prière de l’Aïd, tout le monde était occupé par le rituel du sacrifice, les rideaux étaient baissés et cadenassés pendant que les rues étaient pratiquement vides, la situation paraissait normale. Mais après la prière, lorsque les gens ont commencé à bouger, l’absence totale de toute activité commerçante, ou de service, persistait. Aussi, afin de vérifier si la décision des autorités, prise la veille, pour instaurer une permanence dans l’approvisionnement des populations en produits et services de première nécessité, nous sommes partis en tournée dans deux quartiers populaires, ceux de 119 logements et El Merdja et nous avons rencontré sur notre chemin des familles qui cherchaient désespérément un taxi ou un moyen de transport pour les conduire chez les leurs, pour la visite traditionnelle et conviviale de l’Aïd. Les taxis de service et même ceux de la fraude étaient très rares. Et si, par chance, on en trouvait un, on est tout de suite choqué par les prix pratiqués lesquels ont été multipliés par deux. «d’El Merdja à la Cité des 320 logements», le taxieur clandestin exige 100 DA pour la course au lieu de 50 DA en temps normal. N’ayant pas le choix, les citoyens ont été pliés à son diktat». Sur un autre plan, dans l’un ou l’autre quartier, à part un ou deux cafés qui étaient occupés essentiellement par des jeunes, tout est demeuré fermé.