Le Carrefour de Sidi Bel Abbès

Ras El Maa. Inauguration du centre psycho-pédagogique

A l'occasion de la Journée Internationale des Personnes Handicapées, la wilaya de Sidi Bel Abbès a franchi une étape significative dans sa politique d'inclusion sociale et éducative. L'annexe du Centre Psychopédagogique pour Enfants Handicapés Mentaux, implantée stratégiquement dans la commune de Ras El Ma, dans le sud de la wilaya, a été officiellement mise en service. Cet événement, qui concrétise une attente de longue date, marque un tournant dans la prise en charge spécialisée des enfants à besoins spécifiques dans cette région. Baptisé du nom du défunt Moudjahid Hamouya Ahmed, cet établissement spécialisé est le fruit d'une démarche proactive des autorités de wilaya, ayant reçu l'approbation ministérielle lors de la dernière visite de la Ministre de la Solidarité Nationale, de la Famille et de la Condition de la Femme. Avec une capacité d'accueil de 120 places pédagogiques, cette annexe est destinée à desservir directement neuf communes du sud de la wilaya. L'ouverture de cette structure répond à une impérieuse nécessité d'équité territoriale et d'accessibilité. Elle met fin aux déplacements exténuants et onéreux que devaient entreprendre les familles d'enfants déficients mentaux vers d'autres centres spécialisés, une contrainte logistique qui affectait significativement le droit à l'éducation de ces jeunes élèves. L'histoire du projet témoigne d'une adaptabilité louable face à l'évolution des besoins locaux. Initialement conçu en 2014 pour accueillir des enfants sourds-muets, le bâtiment a fait l'objet d'un réaménagement fonctionnel pour répondre à la demande criante d'une structure dédiée à la déficience mentale. Bien que le processus de mise en service ait connu des délais – dus à des impératifs d'équipement en moyens matériels et humains spécialisés – son inauguration cette année valide l'engagement des pouvoirs publics à optimaliser les infrastructures existantes pour un impact social maximal. L'établissement est désormais doté des ressources nécessaires pour offrir un encadrement pédagogique et thérapeutique adapté. La cérémonie d'inauguration n'a pas été un simple acte administratif. Elle a été le catalyseur d'une mobilisation sociale de grande envergure. La Direction de l'Action Sociale (DAS) a orchestré un programme riche d'activités culturelles, sportives et récréatives, mettant en scène la participation active des enfants à déficience mentale, soulignant ainsi l'importance de l'expression et de l'intégration par le biais de l'art et du sport. Parallèlement, le Wali a présidé une opération de distribution stratégique d'aides techniques aux personnes handicapées, incluant des tricycles, des fauteuils roulants (électriques et mécaniques) pour adultes et enfants, ainsi que des poussettes adaptées. Cette action concrète vise à améliorer l'autonomie et la mobilité, éléments fondamentaux pour l'intégration socio-professionnelle. Dans un élan de solidarité et de cohésion sociale, une caravane solidaire et médicale a été lancée. Elle cible les familles nécessiteuses ayant à leur charge des personnes handicapées, leur apportant un soutien matériel essentiel (colis alimentaires, couches, matelas orthopédiques, couvertures) et un équipement médical de première nécessité. L'inauguration de l'annexe de Ras El Ma est plus qu'un simple ajout immobilier, elle est une déclaration institutionnelle affirmant que le soutien aux personnes aux besoins spécifiques est une priorité stratégique pour la wilaya.

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Journée scientifique régionale sur les MICI

Le Centre Hospitalier Universitaire (CHU) «Abdelkader Hassani» de Sidi Bel-Abbès a été le catalyseur d'une Journée scientifique régionale de haute volée, samedi, plaçant les Maladies Inflammatoires Chroniques de l’Intestin (MICI) au cœur des débats. Organisé par le service d’hépato-gastroentérologie, cet événement a réuni l'élite des spécialistes et praticiens des wilayas de Sidi Bel Abbès, Oran et Tlemcen, soulignant l'impératif d'une synergie régionale face à une problématique de santé publique en pleine expansion. Le tableau dressé par le Professeur Djamila Titsaoui, cheffe du service organisateur, est sans équivoque, la prévalence des MICI, principalement la Maladie de Crohn et la Rectocolite Hémorragique, connaît une augmentation notable dans la région. Ces pathologies, désormais classées au deuxième rang des affections suivies par le service, juste après les cirrhoses, se manifestent souvent par une arrivée tardive des patients, déjà porteurs de complications sévères nécessitant un recours fréquent à la chirurgie. "Nous recevons de nombreux patients à un stade avancé, déjà porteurs de complications nécessitant un recours à la chirurgie", a déploré le Pr Titsaoui. Le service suit actuellement près de 900 patients atteints dont 400 bénéficient d'une biothérapie en raison de la gravité de leur état. Ces maladies, liées à des dysrégulations complexes du système immunitaire, sont également modulées par des facteurs environnementaux et une alimentation déséquilibrée, un prisme étiologique qui renvoie aux mutations socioéconomiques et hygiéniques de la région. La prise en charge des MICI repose fondamentalement sur la modulation de la réponse inflammatoire, associant traditionnellement corticothérapie et biothérapie. Le Pr Titsaoui a annoncé une perspective thérapeutique prometteuse, à savoir l'introduction imminente, avant la fin de l'année, de deux nouvelles molécules thérapeutiques destinées aux patients réfractaires aux protocoles initiaux. Cette innovation témoigne d'une volonté d'aligner la pratique locale sur les standards internationaux. Le diagnostic, pivot de la prise en charge, repose essentiellement sur la coloscopie. Une amélioration substantielle des moyens est attendue avec l'acquisition prochaine d'un nouvel coloscope par le service, un investissement crucial pour le diagnostic précoce. Les communications scientifiques ont enrichi cette perspective. Le Docteur Aboura Zoubida a éclairé l'assemblée sur la rectocolite hémorragique et les protocoles thérapeutiques actualisés en 2025, insistant sur le rôle central de l'innovation. De son côté, le Docteur Hammeche a rappelé le caractère d'urgence médicochirurgicale de la colite aiguë grave, soulignant que l'introduction rapide des biothérapies peut être un facteur décisif pour la survie du patient. Le Docteur Etchiali du CHU de Tlemcen a mis en lumière les défis diagnostiques de l'iléite terminale dans la maladie de Crohn. Les symptômes, souvent non spécifiques (douleurs abdominales pseudo-appendiculaires, diarrhées, fièvre, amaigrissement), entraînent un retard de diagnostic préjudiciable. Son intervention a plaidé pour une approche multidisciplinaire et proactive afin de préserver la fonction intestinale et d'améliorer le pronostic. La conclusion de cette Journée a réaffirmé l'importance capitale du diagnostic précoce et de la prévention. Le Pr Titsaoui a martelé que seule une prise en charge rapide permet une nette amélioration de la qualité de vie et une stabilisation de l'état clinique du malade, évitant ainsi les complications graves et les actes chirurgicaux. Si les avancées thérapeutiques offrent un horizon d'espoir, la Journée scientifique a surtout confirmé la nécessité de renforcer la formation et l'accompagnement des professionnels de santé face à la complexité et à l'augmentation de ces pathologies incurables. En parallèle, une sensibilisation accrue de la population est indispensable pour démystifier les MICI et encourager une consultation précoce, seule garantie d'une meilleure gestion de ces maladies qui impactent profondément le mode de vie des patients. Le succès de cette initiative régionale pose les jalons d'une collaboration scientifique renforcée, essentielle pour relever le défi croissant des MICI dans l'Ouest algérien.

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Vaste opération de vaccination contre la poliomyélite

La wilaya de Sidi Bel-Abbès vient de s'engager résolument dans une opération de vaccination contre la poliomyélite, d'une ampleur significative, matérialisée par l'acheminement de 30.000 doses de vaccin. Loin d'être une simple formalité administrative, ce déploiement, orchestré par la Direction de la Santé (DSP), se positionne comme un pivot stratégique dans la politique nationale de prévention épidémique, visant à l'éradication pérenne du poliovirus. La mobilisation des ressources humaines et matérielles à travers l'ensemble du territoire wilayal atteste d'une approche proactive et d'une prise de conscience aiguë des impératifs de la santé publique. Dès le lancement de cette première phase, initiée à la polyclinique «Saâdli Bouamama», une adhésion populaire notable s'est manifestée. L'affluence des parents, soucieux de la prophylaxie de leur progéniture, n'est pas un phénomène anecdotique; elle signale une maturité citoyenne face aux enjeux épidémiologiques. Cette dynamique illustre la corrélation essentielle entre l'efficacité d'une campagne de santé publique et la conscience collective de la vulnérabilité face à des pathologies virales graves telles que la poliomyélite dont les séquelles peuvent être irréversibles. Le quota de 30.000 doses a été réparti méthodiquement entre polycliniques, centres de santé et salles de soins, garantissant une couverture sanitaire optimale et réduisant les disparités d'accès. La stratégie logistique se distingue par son caractère inclusif avec des équipes sédentaires assurant la vaccination au sein des établissements de santé et des équipes mobiles déployées pour mailler les quartiers, les zones reculées, mais également les lieux de concentration spécifiques tels que la pouponnière et les écoles coraniques. Cette stratégie de proximité est fondamentale.
Elle vise à désenclaver l'accès au vaccin et à surmonter les obstacles géographiques ou socioculturels qui pourraient compromettre l'atteinte d'un taux de couverture vaccinale critique. La campagne cible une cohorte spécifique, à savoir les enfants nés entre le 1?? décembre 2020 et le 30 septembre 2025 (âgés de deux à 59 mois). Le choix de l'administration par voie orale (gouttes) simplifie le protocole et facilite l'acceptabilité. Cependant, l'insistance des autorités sanitaires sur la réception de deux doses complètes, durant la période de la campagne, est un point d'une importance capitale. En matière de virologie et d'immunologie, la double dose est la condition sine qua non pour assurer l'induction d'une réponse immunitaire humorale et muqueuse robuste et garantir une protection maximale et durable contre la circulation et la réintroduction du virus. Pour les spécialistes, cette vaccination préventive n'est pas seulement un acte individuel de protection; elle est un levier d'immunité collective, un rempart contre la résurgence potentielle de l'infection. L'opération menée à Sidi Bel-Abbès s'inscrit pleinement dans les objectifs de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) d'éradication du poliovirus. Son succès ne repose pas uniquement sur l'efficacité du dispositif étatique, mais exige une participation massive et disciplinée de la population. Les autorités sanitaires réitèrent leur appel aux parents à honorer les rendez-vous et à participer pleinement. Il s'agit d'un devoir civique et d'une responsabilité éthique vis-à-vis de la santé publique. En garantissant une couverture vaccinale élevée, Sidi Bel-Abbès ne fait pas que protéger ses enfants, elle contribue à la sécurité sanitaire nationale et régionale, consolidant ainsi les acquis de la lutte contre les maladies épidémiques. Le défi est lancé: transformer cette offensive logistique en une victoire épidémiologique par l'engagement collectif.

 


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