07 octobre 2023 - 07 octobre 2024. Ghaza dévastée et coupée du monde

Ghaza sous les bombes, retour sur une année d’agressions sionistes : Cette bande est une terre presque ensevelie. Ses habitants refusent d’abdiquer malgré que les largages d’aides aériens soient une goutte d’eau dans un océan. C’est un peu la caricature sordide du vécu palestinien depuis le 7 octobre 2023. Cette bande tant martyrisée par l’occupation militaire israélienne aura tout vu en une année. Morts, blessés, corps déchiquetés ou enterrés, famine, maladies, ruptures de courant et de l’eau potable etc... Un décor sombre qu’un metteur en scène peine à décrire tant le fossé désolant intrigue entre une communauté internationale très peu réceptrice, voire impuissante et le «slogan de l’humanitaire» extravagant dont s’évertuent à exhiber des politiques de certains pays qui lui ont tourné le dos et appuyant les agressions sionistes contre les deux peuples frères palestiniens et Libanais. Malgré la catastrophe humanitaire en cours, l’aide n'arrive qu'au compte-goutte dans la bande de Ghaza. Une situation aggravée par la prise de Rafah par l’armée israélienne en mai dernier. C’est la caricature de nombreuses ONG pour décrire un conflit d’une guerre dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle est inégale tant le décalage en armement en logistique et en effectifs saute aux yeux. Les besoins de la population Ghazaouie, complètement épuisée et affamée pendant un an de guerre et l’aide humanitaire en miettes acheminée dans l’enclave palestinienne sont stressants et pressants à la fois. Ghaza compte chaque jour ses morts par dizaines dont en majorité sont des enfants et des femmes. C’est l’autre face de cette guerre insensée que mène Israël de Netanyahu contre la population civile. Pris en étau par son armée, les habitants subissent, en effet, de plus en plus de bombardements, de graves pénuries d’eau, d’électricité, de carburant, de nourriture et de médicaments. Le bilan jusqu’ici parle de plus de 41.600 morts et plus de 96.600 blessés. Des chiffres jugés crédibles par l'ONU mais qui sont loin du reste d’inciter les parties hors conflit de concrétiser un cessez-le-feu. Et pour terminer «Pour qui sonne le glas» d’Ernest Hemingway ce roman fortement inspiré de son vécu de journaliste pendant la guerre espagnole, reflète la situation des journalistes morts dans cette guerre et dont le seul tort est d’avoir mis à jour la réalité de la population ghazaouie». En un mot, une grave crise sanitaire et alimentaire sévit aujourd’hui à Ghaza. Selon le bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha), 96% de la population Ghazaouie est confrontée à des niveaux élevés d'insécurité alimentaire aiguë. En plus de la forte concentration dans une grande promiscuité d'une très forte densité de population, les conditions d'hygiène extrêmement mauvaises et la destruction du réseau d'assainissement ont favorisé l’émergence de maladies comme la polio. Pour accueillir les patients, seulement 16 des 36 hôpitaux à Ghaza sont opérationnels, mais "partiellement" selon l'OMS. Saturés, ils font face à un "afflux massif de blessés" victimes des bombardements. Cette catastrophe peine à être résorbée par les instances internationales et les ONG tant l’accès à l’enclave est difficile. Les chiffres sont éloquents : avant le 7 octobre, entre 300 et 500 camions d'approvisionnement entraient chaque jour à Ghaza, où la majeure partie de la population dépendait déjà de l’aide humanitaire. En septembre 2024, 50 camions en moyenne ont traversé quotidiennement la frontière. Depuis le 7 octobre 2023, ils sont 5800 camions d’aide humanitaire à entrer à Ghaza soit une moyenne de 169 camions par jour. Les aides humanitaires demandent toujours la bénédiction des militaires israéliens. Les humanitaires ont vu l'accès à la bande se détériorer au fil du conflit. En mai, la prise par Israël de Rafah au sud de l'enclave a été un tournant. Détruite, elle constituait l’un des très rares points d’entrée à Ghaza autorisés par l’armée israélienne. Pour accéder à la partie sud de Ghaza, où la majorité de la population a été déplacée, le seul terminal ouvert est désormais celui de Kerem Shalom, à la frontière israélienne. “Un goulet d’étranglement énorme”, décrit Amande Bazerolle, responsable adjointe des urgences à Médecins sans frontières en charge de Ghaza. Le poste frontière ne peut en effet absorber la quantité de camions humanitaires qui souhaitent entrer dans la bande de Ghaza, d’autant que ces derniers doivent subir une longue inspection de sécurité avant d'y pénétrer. On ne peut plus y accéder ni y échapper. Un vrai gouffre, une tombe de vivants ou du moins ce qui en reste . Des solutions alternatives ont été envisagées pour livrer l'aide humanitaire, mais toutes se sont révélées être des échecs et ont presque aussitôt été abandonnées. Mi-juillet, les États-Unis ont ainsi renoncé à leur jetée à Ghaza, destinée au déchargement d'aide. Depuis son installation en avril par l'armée américaine, la plateforme portuaire préfabriquée a surtout fait parler d'elle par son accumulation d'échecs, contrastant avec le discours officiel des autorités à Washington, la présentant comme un motif d'espoir pour les centaines de milliers d'habitants de Ghaza menacés par la famine. Le pont maritime n'a permis la livraison que de quelques centaines de tonnes d'aide, l'équivalent de 600 camions selon une estimation du Financial Times. Il "n'a pas atteint le but du gouvernement américain d'acheminer assez d'aide pour nourrir 500.000 personnes par mois, ou 1,5 million de personnes en trois mois", et a au final "livré assez d'aide pour nourrir 450.000 personnes pendant un mois", selon un rapport critique de l'Agence américaine de développement (USAID). "Les annonces (...) de nouvelles initiatives, telles que le nouveau 'port flottant', n’ont fait que donner l’illusion d’une amélioration", a dénoncé Amnesty International. Le même problème s'est posé pour le largage de cargaisons par avion, réalisé notamment par la France et la Jordanie. "Les quantités sont largement insuffisantes et on ne sait jamais où ça va tomber et qui va les récupérer. C'est carrément dangereux", balaye Amande Bazerolle de Médecins sans frontières. Pour les ONG, les solutions à la crise sont simples: ouvrir le maximum de points d'entrées aux frontières de Ghaza et décréter un cessez-le-feu pour permettre l'augmentation de l'approvisionnement humanitaire pour les quelque 2,2 millions de personnes vivant dans l'enclave.


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