La fragmentation de l’espace urbain à Oran, conjuguée à une illisibilité et à une absence flagrante de l’esthétique, est perçue comme la carence de l’urbanisme ou de l’entretien mais il est une autre forme d’esthétisme qui est en plein essor et qui n’est que le marché juteux des centres et salons de beauté, centres de médecine esthétisme ou autres centres de soins et de traitements de la peau dans des quartiers résidentiels comme à Saint Hubert, Canastel ou encore Akid Lotfi. Si la chirurgie plastique et esthétique est en train de prendre des proportions importantes et fulgurantes à Oran, la ville manque cruellement et paradoxalement d’esthétique. Entre l’esthétique d’une ville basée sur son architecture, ses espaces urbains, sa singularité et ses rythmes et l’esthétique d’une personne référenciée plutôt à sa beauté et son style, il n‘y a pas photo. L’esthétique physique ne signifie pas forcément l’esthétique urbaine. Devant la prolifération des salons de beauté et d’esthétique plastique, régnant en profusion dans les quartiers chics et l’état de plusieurs quartiers manquants de fraîcheur urbaine due en grande partie à un déficit de projets de rénovation urbaine, la disparité ne reflète pas une osmose entre l’état d’esprit des amateurs des salons d’esthétique qui privilégient les apparences et les façades plutôt que de se préoccuper de leur cadre ou hygiène de vie, ce qui est considéré en somme comme un décalage entre la domination de la présence ou l’image physique, au détriment du rôle. Souvent, les gens des quartiers oublient l’essentiel ou ce qui est important de faire comme les ramassages des déchets laissés, les plantations d’arbres, le nettoyage ou curage des avaloirs et bouches d’égout, l’entretien des caves, la réparation d’un ascenseur qui sont, somme toute, indispensables ou encore la remise en l’état d’un assainissement dans un quartier. Ces initiatives sont pourtant vitales dans la vie des citoyens appelés à évoluer en permanence en communion. Force est de regretter cependant que toutes ces initiatives ne fassent pas l’effet de boule de neige chez certaines personnes pour qui l’attirance physique est ancrée dans leur patrimoine génétique.
Les quartiers d’Oran en manque de carence urbanistique. L’esthétique physique suffit-elle?
- par B. Habib
- Le 13 Octobre 2025
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