A Mostaganem, les citoyens qui se sont habitués à une ville propre, organisée et attractive, s’étonnent de la dégradante situation dans laquelle se retrouvent certains endroits de la ville, notamment les quartiers qui ont été touchés par l’opération du relogement de l’habitat précaire (RHP). Pour rappel, les quartiers de Tobbana, Derb démolis systématiquement dans les années quatre-vingt pour des motifs jusqu’à aujourd’hui inconnus. En revanche, El kariel, "Plato" El Arsa, Beymouth et Didouche Mourad ont été ravagés par l’opération "Buldozzer", il y a presque dix années. Cependant, les uns comme les autres, à cette date d’aujour-d’hui, il n’y a eu aucune intervention de déblayage des remblais occasionnés par les tumultueuses démolitions. La conséquence est que la fâcheuse situation ressemble, à peu près à des sites bombardés du ciel. Ni Mister Chef de daïra, ni Mister P/APC ne veulent voir la détresse des riverains. Notre correspondant s’est rapproché des habitants de ces zones de l’infortune pour s’enquérir de leur cadre de vie. Une dame, fonctionnaire habitante du quartier "Didouche Mourad" (ex-Cochant ville), s’exprime pour dire que c’est anormal que des années après on nous prive d’un environnement sain. Ceci est inadmissible qu’aucun responsable ne prenne la peine d’engager des opérations de nettoiement pour nous épargner les insalubrités dans lesquelles nous vivons tous les jours alors que nous sommes à deux pas du centre-ville. Un quadragénaire du quartier "Tobbanna" parle d’un abandon total de la part des autorités. Il dira: «Je suis né ici et j’ai grandi ici dans les décombres et je suis exaspéré de vivre, mes enfants et moi la mal vie en plein milieu des décombres». Et d’ajouter : «Après presque un demi-siècle, aucun responsable n’a daigné résoudre ce problème… et c’est honteux pour une conscience absente». A "El Arsa", un retraité des chemins de fer nous révèle son incompréhension vis-à-vis de ce qui se passe devant chez lui, pour dire : «C’est bien de reloger les familles qui nécessitaient d’être dans un confort mais c’est aberrant de constater que l’autorité de la daïra et celle des élus laissent des bâtiments à moitié démolis encore debout sans crainte des dangers inhérents». D’ailleurs, il ajoutera : «cette semaine même, une partie d’un bâtiment s’est écroulée… Imaginez les conséquences». Un couple de Tigditt, soit habitant d’"El Kariel" nous dit que nous, ceux d’en bas, on ne se fait pas d’illusion. Selon lui, depuis l’indépendance, ce quartier a été négligé par tous les maires qui se sont succédé. Et de poursuivre : «Nous aussi, nous vivons un environnement hostile avec les restes des démolitions et dans l’insalubrité la plus exécrable». Dans leurs allées et venues à l’école, les écoliers sont exposés aux périls des demeures menaçant l’écroulement à chaque instant. Un état des lieux exaspérant dans lequel vivent des citoyens d’une ville qui veut éclore ses ambitions touristiques, cultuelles et socio-économiques. Face à une telle situation, les responsables de l’environnement, ceux de l’urbanisme, les délégués de l’APC, le maire et le chef de daïra semblent ne rien voir. Tous n’ont pas encore compris les enjeux écologiques dans le développement... Ils agissent uniquement là où c’est visible mais surtout pour plaire au wali.
Environnement à Mostaganem. Face aux restes des démolitions, des citoyens exacerbés disent «Basta!»
- par Charef Kassous
- Le 28 Septembre 2025
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