Il fut un temps où la culture se méritait. Chanteur, poète, ou écrivain, chacun de ses titres était le fruit d’un long apprentissage, d’un travail acharné et d’un véritable don. Les voix qui traversaient les ondes, les plumes qui gravaient des pages immortels, laissaient une empreinte durable dans la mémoire collective. L’artiste se distinguait par son talon, sa profondeur et son authenticité. Aujourd'hui le paysage culturel a changé, les réseaux sociaux et plateformes numériques ont ouvert les portes à tous: il suffit d’un micro et d’un écran pour s’autoproclamer chanteur ou créateur. Autrefois, le mot "artiste" évoquait le respect, le travail et l’exigence. Chanteurs, peintre, musicien ou comédien, passaient par des années d’apprentissage, de sacrifices et d’efforts avant de mériter ce titre, c’était appartenir à une élite culturelle qui savait transformer le talent brut en chef d’œuvre. Aujourd'hui la scène a changé. Le moindre individu, armé d’un téléphone portable et de quelques abonnés sur les réseaux sociaux, se proclame artiste. On chante sans voix, on peint sans technique, on joue sans formation, et pourtant on exige l’attention et la reconnaissance du public. Résultat : l’art se banalise, il perd de sa valeur et de sa profondeur. Face à ce constat, une question s’impose : voulons-nous continuer à célébrer la superficialité ou retrouver le vrai sens du mot artiste ? car l’art, le vrai, reste une exigence qui demande passion, rigueur et authenticité. Il est temps de redonner à l’art sa valeur et au mot "artiste" son véritable poids. La reconnaissance ne doit pas se distribuer à coups de likes ou de buzz éphémères, mais se mériter par le travail, le talent et la passion. L’heure n’est plus à l’indifférence, si la culture est le miroir d’un peuple, alors il est urgent de protéger ce miroir des tâches que lui infligent les imposteurs. Les vrais artistes, eux, n'ont pas besoin de s’autoproclamer : leur œuvre parle pour eux. Défendre la culture c’est refuser que l’art soit sali par ceux qui n’en sont que des caricatures.