Barrage de Tabia (Sidi Bel Abbès). Un tournant décisif vers sa réhabilitation?

La récente visite du premier responsable de l'exécutif Kamel Hadji au barrage de Tabia à Sidi Bel Abbes, bien que protocolaire, a été le catalyseur d'une instruction ferme et opportune à savoir l'élaboration, dans les plus brefs délais, d'une fiche technique exhaustive en vue de la réhabilitation et du désenvasement de cette infrastructure hydraulique vitale. Cette décision fait suite à un constat alarmant de dégradations et à l'exposé des services de l'hydraulique, soulignant l'état critique de l'ouvrage. Le barrage de Tabia, mis en service en 2011 avec une capacité de 25 millions de mètres cubes, fut érigé avec, pour double vocation, la protection de la ville de Sidi Bel Abbès contre les crues cycliques de l'oued Makara et l'irrigation des terres agricoles. Sa conception initiale prévoyait une capacité d'écrêtement de 100 m³/s, permettant de canaliser les débits vers l'oued Makara en toute sécurité. Pourtant, ce potentiel est aujourd'hui compromis par un envasement progressif et un manque d'entretien criant, malgré une visite ministérielle en 2023 qui avait déjà préconisé une action similaire. L'une des menaces les plus insidieuses qui pèsent sur l'ouvrage est l'envasement. Le taux de sédiments a atteint le seuil inférieur du pertuis d'évacuation des crues, réduisant drastiquement la capacité de stockage et la fonctionnalité du barrage. Le responsable des services de l'hydraulique a mis en lumière un manque chronique de moyens matériels pour l'entretien et le désenvasement, soulignant qu'une demande d'inscription pour une opération de désenvasement mécanique est en attente d'approbation et de déblocage de fonds par le ministère. Face à ce constat, le chef de l'exécutif a exigé une définition précise de l'état actuel de l'ouvrage, une liste des travaux prioritaires à entreprendre et une estimation budgétaire rigoureuse. Cette démarche est un pas de plus vers la concrétisation des mesures nécessaires. Plus encore, l'interdiction des pratiques illicites aux alentours du barrage, souvent sources de pollution et de dégradations supplémentaires, témoigne de la volonté de préserver non seulement l'ouvrage, mais aussi son écosystème. La mobilisation du wali de Sidi Bel Abbès pour l'élaboration de cette fiche technique marque un tournant potentiellement décisif. Elle pourrait être le prélude à une réhabilitation de grande envergure, redonnant au barrage de Tabia sa pleine capacité à réguler les crues et à servir l'agriculture locale. Reste à savoir si cette impulsion se traduira par des actions concrètes et un déblocage rapide des fonds, permettant de redonner vie à ce joyau hydraulique et de préserver un investissement de 270 milliards de dinars, pour le bien-être et la sécurité de la population.