Favorisant un climat de racisme antimusulman en France. «Retailleau doit partir»

Quand Bruno Retailleau fracture et diabolise le discours politique, c’est toute la France qui s’en agrippe. L’Extrême-Droite pèse-t-elle pour autant en France? Pourquoi et comment a-t-elle poussé au sein de l’UE et dans le monde entier, ces dernières années? Retailleau compte-t-il en tirer des dividendes pour s’assurer une place au «paradis» de la future élection présidentielle? Depuis la «valse» judiciaire de Marie le Pen en avril dernier, beaucoup de bruits se font entendre autour de l’imminence de son éviction définitive, pour cause de mauvaise stratégie et de politique de l’Extrême-Droite, centrée hideusement et abusivement à la fois sur des discours répétitifs anti-immigration, dès lors que des pistes sont d’ores été déjà mises en selle par des cercles internes de ce parti le F.N afin de chercher un homme politique providentiel, capable de faire remonter au parti la pente, dans un contexte européen marqué par un retour en force des Extrêmes-Droites et leur appétit croissant pour la gouvernance, durant les prochaines années. Et c’est probablement ce fol besoin de gouvernance, exprimé dans le monde par les Extrêmes-droites qui semblent donner une certaine illusion au ministre de l’Intérieur français, Bruno Retailleau, dans la perspective de la future présidentielle en France. Mais pour beaucoup de couches françaises notamment les Socialistes, les forces travailleuses, les étudiants ainsi que plusieurs anciens hommes politiques, rompus aux remue-ménages politiques, la piste Retailleau n’est pas la bonne mais juste la meilleure des pires! Plusieurs personnalités politiques françaises ont désigné du doigt l'obsession du ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, de vouloir s'attirer l'électorat de l'Extrême-Droite en vue de la prochaine élection présidentielle en France. Comment ce ministre s’en est pris? Il a d’abord favorisé un climat de racisme antimusulman ayant conduit au meurtre de plusieurs personnes. Il a également plaidé diaboliquement pour sa «démission», justifiant son choix par son incapacité à protéger les Français. Retailleau a monté la haine, créé la suspicion et favorisé les meurtres, pour se présenter ensuite comme une victime d’actes qu’il a lui-même nourris. Ce ministre semble s’emballer dans des initiatives personnalisées hasardeuses susceptibles de mener en bateau la France et non par des actions mesurées politiquement beaucoup plus orientées sur des décisions centrées et concertées. Pour certains de la classe politique, le ministre de l’Intérieur est sur une chaise éjectable et ce ne serait qu’une affaire de temps, disent-ils. "Par clientélisme, par volonté d'aller chercher un électorat, notamment celui qui vote à l'Extrême-Droite, Bruno Retailleau, depuis de longues années en réalité, a des mots qui facilitent, qui légitiment les comportements racistes", a déclaré mercredi le premier secrétaire du Parti socialiste (PS), Olivier Faure, sur une radio locale, suite au meurtre raciste d'un Tunisien, dans le sud-est de la France. Dans une précédente déclaration mardi, le patron du PS l'avait déjà accusé de banaliser "un racisme d'atmosphère", en entretenant "un climat de suspicion vis-à-vis des étrangers". De son côté, la députée du groupe écologiste et social, Sabrina Sebaihi, a indiqué avoir alerté le gouvernement français depuis plusieurs mois sur les prises de parole de Bruno Retailleau qu'elle a une nouvelle fois appelé à démissionner de son poste de ministre de l'Intérieur. "Nous demandons la démission de Bruno Retailleau parce que je crois qu'il participe activement à cette fracture dans notre pays (en) ciblant une certaine catégorie d'individus", a-t-elle souligné dans une déclaration à la presse, relevant que les prises de parole du ministre ont encouragé des militants d'Extrême-Droite à passer à l'acte en commettant des crimes odieux. Bruno Retailleau, accusé de courtiser l'Extrême-Droite à l'approche de l'élection présidentielle de 2027, "est un incendiaire qui fait mine de s'insurger du racisme et de ses conséquences, alors qu'il l'alimente chaque jour à la tête du ministère de l'Intérieur", a, pour sa part, affirmé, lors d'un point de presse, Thomas Portes, député du parti La France Insoumise (LFI). Le coordinateur de LFI, Manuel Bompard a, quant à lui, estimé que Bruno Retailleau "contribue à un climat d'islamophobie", prenant pour exemple sa récente sortie contre le port du voile qui "pointe du doigt l'ensemble des concitoyens français de confession musulmane". Dans un post sur les réseaux sociaux, le député LFI a également réagi à une déclaration de Bruno Retailleau, mercredi, sur une radio dans laquelle il a accusé le parti de gauche de "tisonner les braises de l'antisémitisme dans le but de draguer le vote musulman. Il a rappelé que la loi définit l'injure raciste comme "toute expression outrageante, terme de mépris ou invective, adressé à une personne ou à un groupe à raison de leur origine ou de leur appartenance à une ethnie, une nation, une prétendue race ou une religion déterminée". "Quand vous dites que "le vote musulman" est antisémite, vous rentrez exactement dans cette définition, en outrageant un groupe en raison de sa religion", a-t-il dénoncé, tout en appelant Bruno Retailleau à démissionner. Abondant dans le même sens, le député LFI, Bastien Lachaud, a également pointé la responsabilité de Bruno Retailleau dans la recrudescence des crimes antimusulmans en France. "Aujourd'hui, des Musulmans sont insultés et menacés chaque jour, poignardés dans des mosquées, tués de plusieurs balles chez eux mais le pyromane au service de l'Extrême-Droite continue à faire exploser l'islamophobie d'Etat", a-t-il dénoncé.


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