Aïd Al Adha. Les boulangers ont-ils réellement assuré la permanence?

Au grand désarroi des consommateurs, plusieurs vendeurs détaillants d’agroalimentaire et des boulangeries n’ont pas, répondu à l’appel d’assurer la permanence pendant les deux premiers jours de l’Aïd Al Adha, le troisième jour ayant toutefois connu une certaine consolation. Forcément, c’est l’activité boulangère qui a le plus souffert, en raison d’un certain nombre de boulangers ayant mis la clé sous le paillasson, temporairement, pour cause de départ de leurs ouvriers, vers d’autres wilayas, pour passer la fête religieuse en famille. A l’occasion de l’Aïd Al Adha, la Direction de Commerce a, rappelons-le, mis en place un dispositif de permanence rigoureux, réparti sur trois jours. Ce dispositif mettait en relief pas moins de 1.451 commerçants de diverses activités, avec en plus le renforcement de la numérisation mais plusieurs commerçants ont préféré baisser rideau, a-t-on constaté pendant les deux premiers jours de la fête. Ainsi, les citoyens ont eu la désagréable surprise de constater la fermeture de plusieurs boulangeries, un peu partout dans la ville, entre autres à Hamri, Magenta, Akid et Sabah, les laissant en panne ou les forçant à se déplacer vers les quartiers limitrophes où la permanence a été respectée. Il est certes connu que le nombre de commerçants qui ont failli à leurs engagements, représente chaque année un taux d’infractions marginal, eu regard à la florescence et à l’expansion de l’activité commerciale dans la capitale de l’ouest; cependant, force serait d’admettre que de plus en plus de boulangers à Oran ont tendance à cesser leur activité les jours de l’Aïd. Un constat que les gérants de boulangerie justifient par les départs de leurs ouvriers vers le lieu de résidence de leurs familles, généralement Chlef, en Kabylie ou au centre du pays. D’habitude, ce sont les boulangeries artisanales, spécialisées dans la fabrication du pain maison, qui damaient le pion à ces vendeurs de pain traditionnel, étant donné qu’elles ont généré au fil de années une concurrence féroce; or pas cette fois, puisque les fabricants de pain maison n’ont pas eux aussi résisté à l’absentéisme durant la fête, accentuant le malheur de bon nombre de familles oranaises dont l’engouement progressif pour le pain est devenu un secret de polichinelle.