L’Algérie s’aligne sur la hausse de l’OPEP+

L’OPEP+ a décidé, lors d’une réunion ministérielle tenue par visioconférence ce samedi 31 mai, d’augmenter sa production collective de 411.000 barils par jour, à partir de juillet 2025. Cette décision concerne huit pays membres: Algérie, Arabie saoudite, Émirats arabes unis, Irak, Kazakhstan, Koweït, Oman et Russie. Elle s’inscrit dans la continuité du plan de levée progressive des réductions volontaires de production, en place depuis avril 2023, visant à accompagner la reprise de la demande mondiale en hydrocarbures. Cette hausse de production, équivalente au volume ajouté en mai et juin, représente une accélération du calendrier initialement prévu: les augmentations attendues jusqu’à fin 2026 ont été anticipées de trois mois. Depuis avril, l’OPEP+ a déjà réinjecté 1,37 million de bpj sur le marché, soit près des deux tiers des 2,2 millions de bpj à réintroduire progressivement. Pour l’Algérie, cette décision se traduit par une augmentation modeste de 8.000 bpj, avec une production attendue de 936.000 bpj en juillet, visant à atteindre plus d’un million de bpj d’ici juillet 2026. Le ministère algérien de l’Énergie souligne que cette hausse répond à la progression anticipée de la demande, notamment saisonnière et soutient la mise en production de nouveaux gisements, favorisant ainsi la valorisation des ressources nationales. Dans un communiqué, l’OPEP+ justifie cette augmentation par des «perspectives économiques mondiales stables» et des «fondamentaux solides du marché pétrolier», notamment le bas niveau des stocks mondiaux de pétrole. Malgré la réintroduction progressive des volumes, les prix du brut restent sous pression: ils ont chuté en avril à leur plus bas niveau depuis quatre ans, passant sous les 60 dollars le baril, en raison notamment des anticipations de récession et de la guerre tarifaire initiée par les États-Unis. Vendredi dernier, ils se situaient légèrement en hausse à près de 63 dollars. L’Arabie saoudite et la Russie, piliers de l’OPEP+, poursuivent cette stratégie d’augmentation des volumes pour regagner des parts de marché face aux producteurs américains, privilégiant le volume aux revenus unitaires, comme l’explique Harry Tchilinguirian d’Onyx Capital Group: «Si le prix ne permet pas d’obtenir les revenus escomptés, ils espèrent que le volume le permettra». Enfin, les ministres des huit pays ont convenu de maintenir des réunions mensuelles afin d’évaluer l’évolution du marché, le respect des quotas et la gestion des compensations. La prochaine réunion est fixée au 6 juillet 2025.


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