A la veille des examens de fin d’année, les autorités algériennes brandissent un avertissement ferme: la fraude ne passera pas. Dans un contexte marqué par une recrudescence des méthodes de tricherie, notamment via les outils numériques, le système judiciaire renforce ses remparts législatifs et technologiques. Sur les ondes de la Chaîne 3, Mohamed Kamel Eddine Touidjini, procureur général adjoint près la Cour d’Alger, a rappelé que la loi 20-06, amendée en 2020, prévoit désormais de lourdes peines pour les fraudeurs. Les sanctions sont passées de 01 à 03 ans de prison à 05 à 10 ans de réclusion, pouvant aller jusqu’à des peines criminelles en cas de divulgation ou diffusion des sujets d’examen. Il a toutefois tenu à rassurer les élèves pris en flagrant délit d’antisèche: ces cas relèvent du règlement administratif du ministère de l’Éducation. Cette fermeté trouve écho dans les propos de Mohamed El Kamel Ben Boudiaf, procureur général près la même Cour, qui alerte sur «l’évolution technologique accélérée» facilitant la fraude, depuis les écouteurs invisibles jusqu’aux fuites sur les réseaux sociaux. Lors d’une journée d’étude organisée à Alger, il a appelé à une coordination renforcée entre justice, éducation et sécurité, ainsi qu’à la formation spécialisée des agents concernés. Le combat contre la triche se structure donc sur plusieurs fronts. Le ministère de l’Éducation, en partenariat avec les forces de l’ordre, déploie des mesures préventives incluant brouilleurs de communication et détecteurs électroniques. Samir Saadi, représentant de la Direction de l’éducation Alger-Centre, insiste sur via l’APS cette synergie intersectorielle. Enfin, la lutte s’enrichit d’un volet éthique: les mosquées sont sollicitées pour rappeler que la tricherie contrevient aux valeurs religieuses. L’ensemble de ces initiatives s’inscrit dans un message clair: préserver l’intégrité des examens, c’est protéger l’égalité des chances et la crédibilité du système éducatif. Les fraudeurs sont prévenus, la justice veille.