Dessalement de l'eau de mer. L'Algérie première en Afrique

Dessalement, quelles nouvelles perspectives pour l’Algérie? Réputée pour la rareté de ses sources d’eau douce mais aussi de l’amenuisement de l’eau des barrages dû en grande partie aux fluctuations en apports pluviométriques notables des suites de la sécheresse, ces dernières années, l’Algérie a décidé de recourir à une solution technologique imparable: le dessalement de l’eau de mer. En un laps de temps, le pays est devenu premier en Afrique à pratiquer le dessalement de l’eau de mer. Pour preuve, il dispose aujourd’hui de 25 stations en service, répartie sur 14 wilayas côtières et compte en construire 11 supplémentaires dont cinq fraîchement entrées en exploitation, pour doubler la part de l’eau dessalée et pour relever la couverture en eau potable nationale de 18 à 42 %. L’Algérie qui ne comptait auparavant que 13 stations de dessalement, a réussi son pari de garantir l’approvisionnement en eau potable pour sa population durant les prochaines années. Le dessalement, une option à moindre coût, retenue par l’Etat, est une solution définitive à la croissance des besoins en eau potable de la population algérienne, sans cesse en expansion depuis ces dernières années. Avec la réception actuelle des cinq nouvelles stations de dessalement de l'eau de mer, l'Algérie qui est désormais classée premier pays investisseur dans cette technologie au niveau africain, deuxième au niveau arabe et dans le bassin méditerranéen, atteint ainsi une capacité totale de 3,75 millions de mètres cubes/jour d'eau. S’exprimant, ce dimanche, à l’émission du matin de la Radio chaîne 3, L’invité du jour, le Directeur de Développement à l’AEC (Algerian Energy Compagny /Compagnie Algérienne de l’Energie), a précisé que les cinq stations, de 300.000 mètres cubes/jour chacune, concernent les villes de El Tarf, Béjaïa, Boumerdès, Tipaza et Oran, ce qui donne un total de 1,5 million de mètres cubes supplémentaires qui viennent se greffer à la capacité hydrique nationale déjà installée. Le pays est connu pour son manque criard en sources d’eau douce, ce qui a automatiquement conduit le gouvernement algérien à opter depuis 2003, date de mise en œuvre, du programme pour l’alternative du dessalement. Aussi, avec ces nouvelles quantités, le mix (eau conventionnelle – eau dessalée) passe de 18% à 42%. Cette réception, toujours en cours, entre dans le cadre d’un programme complémentaire qui vient ajouter à ces cinq nouvelles stations au parc déjà existant, pour renforcer les capacités journalières. Toutefois, M. Zamiche précise à juste titre que la réception de ces quantités par les consommateurs finaux que sont nos concitoyens, se fera de manière progressive et est tributaire de deux facteurs. Certes pour répondre à certaines préoccupations des citoyens, consommateurs de l’eau potable, qui se demandent sur l’entrée en distribution des quantités d’eau dessalée, libérées par les stations. Le responsable en question explique en effet que c’est à la demande de l’ADE que des quantités précises sont libérées. Selon lui, l’opération reste, par la suite, conditionnée par l’état du réseau de distribution de l’eau potable, appelé à supporter les quantités injectées en eau dessalée. Le Président de la République, Abdelmajid Tebboune, avait approuvé un programme ambitieux pour la période 2021-2030, tendant à garantir la sécurité hydrique, en augmentant à hauteur de 60% la capacité du dessalement dans la couverture des besoins en eau potable, à l’orée de 2030, dans le domaine de la couverture de la demande. Il n’est pas inutile de rappeler que le ministre d'Etat, ministre de l'Energie, des Mines et des Energies Renouvelables, Mohamed Arkab, avait souligné, il y a quelques mois que la stratégie de l'Algérie, dans le domaine du dessalement de l'eau de mer, visait à renforcer sa sécurité hydrique, tout en maîtrisant les technologies et équipements de dessalement, dans une optique d'atteindre une autonomie technologique dans ce secteur. La stratégie vise également à intégrer davantage les énergies renouvelables dans le processus de dessalement, à exploiter la saumure issue du dessalement, pour l’industrie minière comme le lithium, élément essentiel à la production de batteries. Elle comprend aussi l'intégration des technologies avancées telles que la production d'hydrogène vert à partir des stations de dessalement, contribuant ainsi à la transition énergétique du pays, selon le ministre d'Etat. Concrètement, l'AEC prévoit, dans ce cadre, d'intégrer l'énergie solaire dans les opérations de production des stations de dessalement, avec un objectif de 30% d'utilisation, dans l'objectif de réduire les coûts énergétiques et l'empreinte carbone des installations.


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