Comme chaque année, la Journée mondiale de l'Afrique est célébrée le 25 mai. Une date commémorant la fondation de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) le 25 mai 1963 et une occasion pour marquer l'attachement aux principes de l'organisation. Mais surtout pour faire le bilan du processus d'édification de l'Union africaine et penser aux défis qui sont nombreux. Pour les peuples de l'Afrique, cette date marque une halte importante pour évaluer les acquis réalisés et examiner les voies et moyens de faire face aux défis actuels auxquels le continent est confronté. Depuis sa création, l'organisation a œuvré d'abord pour l'élimination des vestiges restant de la colonisation et de l'apartheid, contribuant au règlement pacifique de nombreux litiges liés aux frontières. Pourtant, le continent est encore aujourd'hui le théâtre de nombreux conflits armés, dont le plus vieux est celui au Sahara occidental. Dernière colonie en Afrique, le Sahara occidental attend toujours sa décolonisation, entravée par le Maroc, qui s'entête à renier ses engagements, pris en signant la Charte constituant l'OUA qui a insisté sur le principe de l'intangibilité des frontières héritées du colonialisme, et de refuser l'application du plan de règlement du conflit élaboré par l'ONU et l'OUA. Le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l'étranger et des Affaires africaines, M. Ahmed Attaf, a affirmé, à ce titre, que "l'Afrique ne pourra tourner, une fois pour toutes, la dernière page de l'histoire du colonialisme qu'en permettant au peuple sahraoui d'exercer son droit inaliénable et imprescriptible à l'autodétermination". En plus de ce conflit qui dure, l'Afrique fait également face à des défis multidimensionnels en matière de sécurité et de stabilité. Ce sont des défis importants et compliqués à l'image du Soudan, de la Libye, la République démocratique du Congo (RDC) et la République centrafricaine. D'autres défis sont à prendre en compte liés aux changements climatiques, aux ingérences étrangères et aux phénomènes du terrorisme et de la criminalité transfrontalière qui, en raison de leur expansion territoriale et de leur intensité croissante, sont devenus la principale menace à la sécurité, à la stabilité et au développement du continent. L'indice du terrorisme mondial, publié en mars dernier par le groupe de réflexion australien "Institut pour l'économie et la paix" montre une expansion, en 2024, de l'activité terroriste au Sahel. Cette région, considérée comme "la plus touchée par l'activité terroriste", est désignée, également, "épicentre du terrorisme mondial". Face à cette situation "inquiétante", l'Algérie, fière de son appartenance africaine, n'a de cesse de plaider pour des solutions africaines aux problèmes du continent, soulignant à chaque occasion la nécessité de privilégier le dialogue et la négociation pour un règlement pacifique des conflits. Le continent enregistre un retard considérable en matière de développement. Selon certains experts, cela est dû à l'instabilité et l'avidité internationale pour ses ressources naturelles. Il faut préciser que l'Afrique détient 65% des terres agricoles à travers le monde, selon le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Elle s'est d'ailleurs dotée d'une vision ambitieuse, élaborée dans le cadre de l'Agenda de l'UA, connu sous le nom d'«Agenda 2063». Cet agenda est composé de sept aspirations qui reflètent le désir de prospérité partagée, de bien-être, d'unité et d'intégration. Il vise essentiellement l'éradication de la pauvreté, garantir une bonne éducation des citoyens, offrir un bon système de santé, créer la croissance économique, assurer la sécurité alimentaire et protéger l'environnement. Par ailleurs, l'Afrique, qui subit de plein fouet les conséquences du changement climatique, menaçant l'avenir de millions d'Africains, ne cesse d'appeler à la mise en œuvre des décisions prises lors des différentes conférences mondiales sur le climat, notamment celles énoncées dans l'accord de Paris visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre pour atteindre le niveau "Zéro émission nette" dans la seconde moitié du 21e siècle. En raison de sa contribution historiquement faible aux émissions de gaz à effet de serre, le continent réclame une indemnisation pour les dégâts causés par le réchauffement climatique. Pour l'Algérie, acteur influent au sein de l'UA, le développement économique des Etats membres ne peut être atteint qu'à travers le renforcement de la coopération et la réalisation de l'intégration économique qui doivent devenir une "priorité".
Synthèse de B. L.