L’Assemblée populaire nationale vient de franchir une étape décisive en matière de justice sociale. Ce lundi, les députés ont adopté à l’unanimité un projet de loi qui modifie en profondeur le régime du congé de maternité en Algérie, une avancée saluée comme un «acquis social majeur» pour les femmes travailleuses. Désormais, la durée du congé maternité passe de 98 à 150 jours, soit cinq mois entièrement indemnisés à hauteur de 100 % du salaire. Cette réforme s’inscrit dans une volonté claire du gouvernement de renforcer les droits des femmes assurées sociales et de promouvoir un environnement professionnel plus équitable. Mais la nouveauté la plus marquante reste sans doute les dispositions humaines prévues pour les naissances complexes. En cas d’enfant atteint d’un handicap, d’une malformation congénitale ou d’une maladie grave, la mère bénéficiera d’une première prolongation de 50 jours, suivie, si nécessaire, d’une seconde pouvant aller jusqu’à 165 jours. Un soutien précieux dans des situations de grande vulnérabilité, traduisant une approche solidaire de la maternité. Le ministre du Travail, Fayçal Bentaleb, a défendu avec conviction ce texte devant les députés. Il a rappelé que l’Algérie fait partie des rares pays à disposer d’un système de sécurité sociale aussi complet et que cette réforme dépasse même les standards recommandés par l’Organisation internationale du travail (OIT) en matière de durée et d’indemnisation. Le nombre de bénéficiaires du congé maternité est en constante augmentation, passant de 94.000 en 2013 à 133.000 en 2024. En parallèle, l’État multiplie les efforts pour garantir une meilleure prise en charge, notamment par la signature de 276 accords avec des cliniques privées pour des accouchements en tiers payant. Au-delà des chiffres, cette réforme incarne un véritable tournant social. Elle répond à une exigence de dignité et d’accompagnement pour des milliers de mères. L’Algérie, en réaffirmant la centralité de la protection sociale, envoie un signal fort : celui d’un pays qui place la solidarité et la justice sociale au cœur de ses priorités.