Alors que la bande de Gaza est ravagée par plus de 19 mois de guerre, les signaux d’un net basculement vers un génocide sont chaque jour plus criants. Plus de 64 000 Palestiniens ont été tués depuis octobre 2023, selon les données rapportées par NBC News et Libération, tandis que la famine, provoquée par le blocus israélien sur l’aide humanitaire, menace les 2,4 millions d’habitants. Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, a dénoncé ce samedi «une violation flagrante du droit international», assimilant la stratégie israélienne à «un acte de nettoyage ethnique» visant à imposer un changement démographique durable à Gaza. Au cœur de cette tragédie, les bombardements israéliens ciblent des hôpitaux, des zones d’habitation, et forcent les civils à fuir sans lieu sûr, dans des conditions catastrophiques. Des milliers de familles vivent sous des tentes privées de soins, d’eau et de nourriture. «Ceux qui ne meurent pas dans les bombardements mourront de faim», témoigne un habitant à Libération. Selon Libération et AFP, Israël a lancé ce samedi une nouvelle phase de son offensive à Gaza, baptisée "Chariots de Gideon», pour, selon les mots de l’armée israélienne, «atteindre tous les objectifs de la guerre, y compris la libération des otages et la défaite du Hamas». Sur le plan diplomatique, les pays arabes se sont réunis à Bagdad pour tenter de sauver ce qui peut l’être. Un plan de reconstruction de Gaza doté de 53 milliards de dollars a été proposé pour une gestion transitoire par des technocrates palestiniens avant un retour de l’Autorité palestinienne. Mais ce sommet a été affaibli par l’absence de plusieurs dirigeants du Golfe, préoccupés par la récente tournée de Donald Trump dans la région. Le président américain, qui a suscité un tollé en déclarant vouloir faire de Gaza «la Riviera du Moyen-Orient», pousse un projet radical de déplacement massif. D’après NBC News, l’administration Trump travaille sur un plan d’expulsion d’un million de Palestiniens vers la Libye, en échange de la levée de milliards de dollars de fonds gelés. Un haut responsable du Hamas, Basem Naim, a réagi : «Les Palestiniens sont profondément enracinés dans leur patrie… prêts à tout sacrifier pour défendre leur terre». Jeudi, le président américain Donald Trump a réitéré son désir de prendre le contrôle de Gaza, déclarant lors d'une table ronde d'affaires au Qatar que les États-Unis en feraient une «zone de liberté» et affirmant qu'il n'y avait plus rien à sauver dans ce territoire palestinien. Entre guerre, famine, et diplomatie impuissante, Gaza est aujourd’hui le théâtre d’une entreprise d’effacement, dont la communauté internationale peine à enrayer la mécanique. Comme l’a résumé Volker Türk: «Nous devons mettre fin à cette folie».