Projet du «livre numérique» destiné aux élèves du cycle primaire. Les cartables seront-ils moins lourds?

Pourra-t-on aboutir un jour au «cartable numérique»? C’est loin d’être une fiction mais du possible dans quelques années. Un travail en amont consistant à alléger le poids du cartable de l’élève est introduit pour la première fois en Algérie à travers le numérique. Considéré à juste titre comme l’un des socles des réformes du système éducatif, l’allègement des programmes de l’enseignement doit s’accompagner de l’allègement du cartable de l’élève. Sera-t-il moins pesant à l’avenir ? C’est la grande question d’autant plus que la numérisation en est la solution idoine. Le cartable numérique est assimilé à une collection de documents électroniques dédiés à l’éducation ou à l’enseignement. Dans l’approche développée par le ministère de l’éducation, on pourrait y déceler des signes de faisabilité ou presque du projet du cartable numérique dans quelques années. Face à la problématique suscitée par le poids excessifs des cartables en milieu scolaire souvent objet de litige entre les parents qui se soucient de plus en plus de la santé de leurs enfants et les enseignants qui demandent que soient présents dans un cartable tous les livres et manuels scolaires de nécessité, le ministère de l’éducation nationale entend aller de l’avant dans le domaine du numérique. Une initiative novatrice émanant du secteur de l’enseignement supérieur vient apporter une réponse concrète à la problématique récurrente du poids excessif des cartables scolaires. Dans le cadre de cette dynamique de numérisation, il s’agit d’un projet ambitieux qui consiste à alléger considérablement la charge physique sur le dos ou dans les mains des élèves. Une pratique dont les conséquences à long terme sont souvent néfastes sur leur santé corporelle de même que sur leur réussite pédagogique ces dernières années. La solution? Un livre numérique intégré à une tablette, offrant l’intégralité des leçons et permettant ainsi de reléguer définitivement au passé le traditionnel manuel papier. Les détails de cette initiative ont été dévoilés hier par le ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, le Professeur Kamel Baddari, lors d’une visite à l’Université d’Alger 2 Abu Al-Qasim Saadallah. En présence du directeur de l’établissement, Saïd Rahmani, le ministre a pu découvrir les productions scientifiques du Centre de Recherche Scientifique et Technique pour le Développement de la Langue Arabe, hébergé au sein de l’université. Parmi ces réalisations figurait en bonne place le projet du «livre numérique» destiné aux élèves de première année primaire. Le manuel scolaire de langue arabe a ainsi été intégré dans une tablette de manière simplifiée, permettant à l’élève de naviguer à travers les pages de façon interactive, avec un accompagnement sonore pour l’apprentissage des lettres, de leurs sons et des mots. Une approche pédagogique novatrice qui vise à faciliter la compréhension dès les premiers pas de la scolarité. En marge de la présentation de cette avancée scientifique, la directrice du Centre de Recherche Scientifique et Technique pour le Développement de la Langue Arabe, Ghania Hamdani, a confié au quotidien El Khabar, que l’idée de ce projet a germé durant la pandémie de Covid-19 afin d’assurer la continuité pédagogique. Aujourd’hui, il s’agit d’un projet abouti, avec l’intégration complète du manuel de langue arabe de la première année primaire dans une tablette spécialement conçue. L’atout majeur réside dans le support audio intégré, qui vient remplacer le livre papier. À terme, le centre envisage d’intégrer les autres manuels de la même année dans cette tablette unique, ouvrant la voie à la suppression totale du transport de livres dans les cartables. L’ambition est d’étendre progressivement cette solution numérique aux autres niveaux de l’enseignement primaire, particulièrement concerné par le problème du poids des cartables. Au-delà de ce projet stratégique, qui s’inscrit dans la mise en œuvre des directives gouvernementales et des orientations du ministre de l’Enseignement Supérieur concernant la valorisation des productions scientifiques apportant des solutions économiques, le centre a également présenté cinq autres projets axés sur la santé scolaire. Parmi ceux-ci figurent des applications électroniques dédiées à l’orthophonie, ciblant notamment les difficultés rencontrées par les élèves dans la compréhension de certaines matières comme les mathématiques, ainsi que les troubles de la lecture et l’identification de leurs causes. Ces travaux s’appuient sur une étude de terrain menée par l’équipe de recherche du centre dans plusieurs établissements scolaires. L’équipe a également développé une application électronique pour le dépistage précoce de l’autisme chez les enfants. Selon la directrice, cet outil permettra aux parents de détecter d’éventuels signes avant de consulter un spécialiste. Ces recherches représentent une avancée significative pour le suivi de la santé des élèves, en offrant un accompagnement et un suivi pour prévenir les problèmes de santé susceptibles d’affecter leur parcours scolaire, a conclu la directrice du Centre de Recherche Scientifique et Technique pour le Développement de la Langue Arabe.


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