L'Algérie fait face à une crise sanitaire majeure, alimentée par des habitudes alimentaires préoccupantes, selon plusieurs rapports récents. L'Organisation algérienne de protection du consommateur «APOCE» révèle que le pays est le quatrième plus grand importateur mondial de sucre, avec une consommation annuelle de 2,5 millions de tonnes, soit une moyenne de 24 kg par personne, bien au-delà des recommandations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui préconise un maximum de 9 kg par an. Cette surconsommation est exacerbée par la popularité des boissons sucrées et des produits industriels qui représentent des dangers pour la santé publique, favorisant des maladies telles que l’obésité, le diabète, les maladies cardiovasculaires ainsi que les caries dentaires. Parallèlement, un rapport de l'Agence nationale de la sécurité sanitaire "ANSS" met en lumière d’autres dangers liés à l’alimentation. Une enquête menée en 2022 auprès de plus de 1.400 Algériens révèle des dépassements importants des apports recommandés en sucre, sel et graisses. En moyenne, les Algériens consomment 45 g de sucre par jour, bien plus que les 25 g recommandés par l'OMS. La consommation excessive de sel et de graisses contribue à l'augmentation des maladies chroniques telles que l'hypertension et les maladies cardiovasculaires. Face à cette situation, l’APOCE appelle à une réforme des comportements alimentaires, proposant des actions telles que la lecture attentive des étiquettes, la réduction de la consommation de produits sucrés industriels et la préparation des repas à la maison. De son côté, l’ANSS plaide pour une surveillance continue des habitudes alimentaires et une sensibilisation accrue pour prévenir les maladies liées à une mauvaise alimentation. Ces recommandations s'inscrivent dans un cadre plus large de stratégie de santé publique, visant à inverser la tendance et protéger la population des dangers liés à la surconsommation de sucre, de sel et de graisses. Si des efforts sont déployés pour améliorer les pratiques alimentaires, l’Algérie risque de continuer à payer un lourd tribut sur le plan de la santé publique, avec une augmentation continue des maladies chroniques, tant pour les adultes que pour les enfants.