Personne n'oubliera les crimes coloniaux

La nomenclature des crimes, allant du militaire au culturel, en passant par le religieux... Plusieurs écrivains et essayistes de chez eux, honnêtes et intègres, avaient reconnu que les buts inavoués de la colonisation de l’Algérie étaient de vider l’Algérie de ses citoyens, en suivant une politique génocidaire à l’encontre des Algériens... À peu près, en un demi-siècle (1830-1882) l’année du premier recensement effectué par la France coloniale, la population algérienne avait chuté des deux tiers. Ces recensements limitaient la population dite «indigène» à l’époque à trois millions d’habitants... Dans son fameux essai «le miroir», Hamdane Khoja, un éminent intellectuel et haut fonctionnaire de l‘administration algérienne, sous la présence ottomane, estimait la population algérienne à l’époque de l’expédition française, à dix millions d’habitants. Les historiens de la résistance algérienne reconnaissaient trois facteurs ayant abouti à cette brutale et massive chute de la démographie algérienne, à cette époque. En premier lieu, il y avait les expéditions génocidaires contre les tribus où il n’y avait pas une seule personne qui échappait au massacre collectif d’une telle ou telle tribu... D’abord, il faudrait commencer par le grand massacre commis contre les Algérois, ce jour du 18 décembre 1831, qui se sont barricadés en vue d’empêcher la conversion de la mosquée « Ketchaoua » en cathédrale. Quatre mille Algériens, des habitants d’Alger et des environs qui se sont précipités afin de défendre un lieu de culte historique et symbolique pour leur Cité. En deuxième lieu, il y avait les épidémies qui ravageaient des contrées complètes notamment l’épidémie des années 1860... En troisième lieu, il y avait l’émigration massive, vers le Maroc et les autres pays arabes, jusqu’au Hedjaz (act. A. saoudite) et les pays du Cham (act. Syrie et Palestine), en passant par la Tunisie, la Libye et l’Egypte. A cause des migrants algériens fuyant les massacres des généraux Pélissier et de Rovigo, la petite bourgade d’Oujda s’était transformée, en un laps de temps, en une ville importante. Le reste des Algériens s’était, rappelle-t-on, transformé en une main-d’œuvre bon marché pour les grandes exploitations agricoles des colons. Lesquels, grâce à cette main-d’œuvre gratis, l’on va constater ces paradis sur terre qui ont été réalisés et font ébahir pas mal d’Algériens. Cela, c’est la macro-histoire du colonialisme français, en Algérie, grosso modo. Pour les la micro-histoire s’occupant des détails, cela exigerait certainement des volumes afin de tout dire et tout révéler… Cela, c’est une petite lueur de la mission civilisatrice de la France en Algérie.


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