L’Algérie, aux côtés de sept autres membres de l’OPEP+ dont l’Arabie saoudite et la Russie, a décidé d’augmenter sa production de pétrole dès juin 2025. Cette décision, prise lors d’une réunion ministérielle par visioconférence, s’inscrit dans le cadre de la levée progressive des réductions volontaires de production adoptées en avril 2023. Selon un communiqué du ministère de l’Énergie, des Mines et des Énergies renouvelables, les huit pays concernés procéderont à un ajustement collectif de 411.000 barils par jour en juin, «à la lumière des prévisions d'une demande pétrolière plus solide au troisième trimestre 2025». La production de l’Algérie augmentera ainsi de 9.000 barils par jour, atteignant 928.000 barils quotidiens. Le ministère précise toutefois que cette hausse reste «progressive et adaptable» et «susceptible d’être réévaluée ou interrompue selon l’évolution du marché, afin de préserver sa stabilité». Cette nouvelle mesure fait suite à la décision du 3 mars dernier de réintroduire progressivement les 2,2 millions de barils par jour supprimés volontairement depuis 2023. L’OPEP+ précise que l’augmentation annoncée équivaut à trois mois de hausses prévues et qu’elle «permettra de soutenir la stabilité du marché et d’accélérer les efforts de compensation des volumes excédentaires». Les ministres ont par ailleurs convenu de maintenir une surveillance étroite du marché, à travers des réunions mensuelles. La prochaine est prévue pour le 1er juin. Une telle hausse de la production, en dépit des prix déjà très faibles sur le marché - autour de 60 dollars le baril - peut avoir pour objectif de «punir les tricheurs» parmi les membres de l’OPEP+, ceux «qui ne respectent pas leurs quotas», estime Arne Lohmann Rasmussen, de Global Risk Management à l’AFP. En interne, certains pays ne seraient «plus disposés à tolérer le manque de discipline» dont font preuve certains membres, confirme Carsten Fritsch de Commerbank. Le Kazakhstan, en particulier, a augmenté sa production au cours des derniers mois et «n’a pas respecté» les règles du cartel l’obligeant à compenser ses excès. Donald Trump a lancé un avertissement sévère le 2 mai, menaçant de sanctions tout pays ou individu achetant du pétrole ou des produits pétrochimiques iraniens, selon l’agence Reuters. Sur sa plateforme Truth Social, il a exigé l’arrêt «immédiat» de ces transactions, sous peine de sanctions secondaires excluant les contrevenants du marché américain. Cette déclaration pourrait raviver les tensions avec la Chine, principal acheteur du pétrole iranien. Les marchés ont réagi, le WTI et le Brent enregistrant chacun une hausse de 1,8 %.