Si le 1er mai m’était conté!

Pour nous en Algérie, nous avons une spécificité, c’est que le 1er mai est pratiquement lié à l’action syndicale voire aux droits des travailleurs. Ainsi, parler du syndicalisme et des droits des travailleurs est intimement lié à l’UGTA. Ce mastodonte du syndicalisme qui avait pour des raisons historiques et du coup politiques monopolisé toute action syndicaliste en Algérie. Je ne vais pas évoquer les massacres causés par ce monopole injuste et forcené. Le grand mal devrait se produire quand le syndicalisme se débarrasse de son aspect militant, afin de se convertir en un travail de bureau comme n’importe quel boulot administratif et bureaucratique. Quel avenir pour l’action, voire le mouvement syndical en Algérie ? Et, si je puis dire quel avenir pour l’UGTA, la centrale syndicale (mère), et l'École du syndicalisme algérien depuis les beaux jours de la lutte pour la libération du pays ! Un tas d’interrogations posées à la lumière de la dernière et sinistre expérience vécue par les travailleurs, quand leur centrale syndicale n’était plus la leur ! Plus explicitement, quand elle a été confisquée en pleine jour, par un pouvoir anti-national voyant dans le travailleur l’ennemi numéro un et le principal obstacle devant les projets visant le renvoyer aux années de la main d’œuvre servile. Cette situation avilissante était clairement constatée lors des tripartites où le soi-disant chef de la Centrale syndicale se tenait comme un pauvre toutou sans défense devant les deux représentants du patronat national et du gouvernement. L’on saurait en vouloir à ceux qui défendaient leurs intérêts avec ténacité sans faille. C’est normal, le chef du patronat est là pour défendre les intérêts de ceux qui l’ont délégué pour cette mission. Idem pour le chef du gouvernement qui représentait les intérêts de l’administration centrale de l’Etat.. En ces moments cruciaux de l’histoire du syndicalisme algérien, l’on remarquait que l’UGTA, qui d’ailleurs avait horreur de voir d’autres syndicats autonomes le concurrencer sur le terrain, était le maillon faible de la chaine… Pourquoi ? Parce que les chefs de l’UGTA ne voulaient pas entrer en conflit avec le système politico-économique de l’époque, afin de protéger leurs propres intérêts. Pour être plus explicite, les chefs de l’UGTA étaient devenus des bons «affairistes», au lieu de bons «syndicalistes» comme ils auraient dû l’être. Donc, ce n’était pas étrange que leur «grand et cardinal prêtre» soit incarcéré avec d’autres acolytes pour avoir fait intégralement partie du gang qui gérait le pays pendant l’époque ayant précédé et provoqué le hirak de 2019… On préfère ne pas rappeler le mystérieux assassinat du regretté A. Benhamouda endossé au «terrorisme islamiste», très à la mode à l’époque. Une question que je considère comme pertinente ! l’UGTA serait-elle repêchée du précipice où elle a été engouffrée ? Serait-elle restituée à ses travailleurs, notamment, après avoir subi des purges balayant de son sein des parasites-affairistes ? Le syndicalisme est depuis sa création un militantisme et non une corvée administrative. Les travailleurs algériens sont toujours affectivement attachés à leur historique et héroïque syndicat-mère, en tenant compte de la symbolique qu’elle représentait dans leur imaginaire collectif…


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