Algérie, une stratégie pour vaincre le cancer

La Commission nationale de prévention et de lutte contre le cancer tiendra, les 3 et 4 mai prochains, les assises nationales sur le cancer au Centre international des conférences (CIC) Abdelatif-Rahal à Alger. Plus de 600 participants sont attendus pour réfléchir à une stratégie nationale 2025-2035 de lutte contre cette maladie. L’événement vise à évaluer le Plan national 2015-2019, établir un diagnostic de la situation actuelle, formuler des recommandations et s’inspirer d’expériences internationales. Lors d’une conférence de presse tenue mercredi, le président de la Commission, Pr Adda Bounedjar, a précisé que sept ateliers thématiques seront organisés. Ils porteront notamment sur les facteurs de risque (tabac, obésité, alimentation), le dépistage précoce, le diagnostic, le parcours du patient, les traitements, le financement, ainsi que la formation et la recherche. Selon le Pr Bounedjar, plus de 60.000 nouveaux cas de cancer sont enregistrés chaque année en Algérie. Le cancer colorectal est le plus fréquent chez les hommes, suivi de la prostate et des poumons. Chez les femmes, le cancer du sein reste le plus répandu, avec environ 15.000 cas par an. Pour faire face à la progression de la maladie, les autorités misent sur le renforcement des structures de soins : sept nouveaux centres anti-cancer viendront s’ajouter aux dix existants, et le nombre d’accélérateurs de radiothérapie atteindra 90 d’ici 2026. Le Fonds de lutte contre le cancer bénéficie également d’un budget revu à la hausse. Une augmentation de la taxe sur le tabac est proposée pour assurer un financement durable de la stratégie à venir. Ces assises marquent une étape décisive dans l’élaboration d’une politique de santé publique ambitieuse, face à un enjeu majeur pour la population algérienne. En parallèle, lors du colloque national sur la médecine et la chirurgie rénale et urologique à Constantine, tenu ce jeudi, les experts ont plaidé pour une intégration accrue de l’intelligence artificielle dans le diagnostic du cancer de la prostate. Cette technologie, en soutien au médecin, promet une détection plus précoce et des traitements plus ciblés. À l’avenir, l’urologie en Algérie pourrait s’appuyer sur la robotique, l’imagerie de pointe et la formation continue pour révolutionner la prise en charge des patients. En brisant les tabous et en misant sur l’innovation, le système de santé vise une médecine plus précise, plus humaine et résolument tournée vers l’avenir.


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