Pourquoi la tasse de café à 30 DA?

Face à la hausse des prix de certains produits de consommation, l’Algérie a décidé de plafonner ceux de la viande, des pommes, des bananes, des pommes de terre et du café, conformément aux mesures mises en œuvre par le ministère du Commerce intérieur pour réguler le marché. Le prix de la tasse de café ne dépassera pas les 30DA alors qu’elle était cédée dans les grandes villes comme à Oran entre 60 et 70 DA. Très vite, les patrons de cafeteria se sont conformés à la décision. Certains patrons estiment que cette décision les obligerait à réduire le nombre de travailleurs, en mettant en avant le prix de la location. Au demeurant, Ahmed Mokrani, Directeur général de la régulation des activités au ministère du Commerce intérieur, a rassuré que les mesures mises en place par le ministère commencent à porter leurs fruits depuis le dernier mois de Ramadhan, marqué par une disponibilité des produits et une stabilité des prix. Il a précisé que ce travail n’est pas ponctuel mais s’inscrit dans une stratégie continue pour éliminer les perturbations du marché et protéger le pouvoir d’achat, conformément aux directives du Président de la République. Invité ce mercredi à l’émission «L’invité du matin » sur la chaîne 1 de la radio nationale, Mokrani a estimé que les récentes hausses de prix sur certains produits de large consommation, comme le pain ou le café, ne sont pas justifiées car ces produits bénéficient du soutien de l’État. Concernant le café, Mokrani a précisé que les mesures prises récemment par le gouvernement ne peuvent pas être qualifiées de plafonnement des prix à 30 dinars dans les cafés. Il s’agit plutôt de mesures visant à encadrer et à fixer la marge bénéficiaire, tout en garantissant la disponibilité du café à des prix raisonnables pour les citoyens. Cela s’inscrit dans les décisions du gouvernement qui a alloué 420 milliards de centimes pour subventionner le prix du café à l’importation au profit des opérateurs économiques, conformément aux orientations du Président de la République données en août dernier. Ahmed Mokrani a reconnu qu’il existe une résistance face aux mesures prises pour réguler les prix, accusant certains opérateurs d’imposer des hausses injustifiées. Il a déclaré: «Lorsque le prix du kilo de café était de 1.800 dinars, la tasse se vendait entre 50 et 60 dinars dans les cafés. Aujourd’hui, après la décision de soutenir l’importation de café vert, les prix de la Robusta et de l’Arabica ont chuté à 1.200 et 1.000 dinars le kilo. Il n’y a donc aucune raison valable de maintenir le prix de la tasse à 60 ou 70 dinars». Il a ajouté: «Un kilo de café permet de préparer environ 70 tasses. Un calcul simple montre que les cafetiers peuvent réaliser une marge bénéficiaire importante, avoisinant les 2.000 dinars». Il a également précisé que le ministère étudie actuellement 50 nouveaux dossiers d’importateurs et a pris toutes les mesures pour compenser la différence de prix.


ads