Au début de 2025, les négociants en blé étaient principalement concentrés sur la géopolitique, notamment la situation en mer Noire et la politique tarifaire américaine. Toutefois, avec les cultures en développement, l’attention du marché est revenue sur la météo et l’état des récoltes. Gabriel Odiase, analyste au sein du Agricultural and Horticultural Development Board britannique, déclarait dans un rapport du 17 avril : « Comme toujours à cette période de l'année, l'attention du marché est portée sur la météo et l'état des cultures. Les conditions des cultures aux États-Unis et en Russie restent des points clés pour l’évolution des marchés et des prix. L'amélioration des conditions météorologiques aux États-Unis est l'un des facteurs les plus baissiers sur les marchés cette semaine», relaye le média «World Grain». Des pluies bénéfiques sont également attendues en France et en Allemagne, ce qui soutient de meilleures perspectives pour les cultures européennes. Selon le Grain Market Report de l'International Grains Council (IGC), les prix mondiaux du blé ont montré des tendances mixtes : après une baisse fin mars due aux avancées dans les négociations de cessez-le-feu en mer Noire, ils se sont redressés grâce à la faiblesse du dollar américain et au dynamisme du maïs. Malgré une prévision américaine plus faible que prévu pour les emblavements de blé 2025-2026, les prix américains ont baissé, sous l’effet d’une amélioration de la météo pour le blé d’hiver (HRW) et d’une demande à l’export en recul. L'IGC prévoit une récolte mondiale record pour 2025-26, atteignant 806,4 millions de tonnes, soit une hausse de 1% par rapport à 2024-25. «Soutenue principalement par un rebond attendu dans l'UE, la production des pays exportateurs pourrait augmenter de 5 millions de tonnes, atteignant 391 millions de tonnes, potentiellement le volume le plus élevé depuis 2022-23 », lit-on. La production de l'UE pour 2024-25 a été réévaluée à la hausse, à 133,6 millions de tonnes, soit une progression de 3 % par rapport à l'année précédente. Le rapport de l’USDA du 10 avril confirme ces tendances : les prix du blé américain ont chuté en raison d'une amélioration des conditions météorologiques et d'une faible demande mondiale, tandis que les prix russes et européens ont été soutenus par une offre limitée et une forte demande, notamment vers le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord. L'Algérie a de nouveau frappé le marché mondial du blé, l’OAIC a acheté entre 570 000 et 600 000 tonnes de blé tendre pour livraison en juin, à environ 267,50 USD/tonne C&F. Cette opération fait suite à un achat similaire en mars. Fait notable : aucune offre française n’a été retenue, au profit des blés de la mer Noire (Ukraine, Roumanie, Bulgarie. Par ailleurs, la récolte 2025-26 approche, avec des prévisions de production de blé stables à 3 millions de tonnes, malgré des conditions sèches à l'ouest du pays.