Les prix du pétrole ont légèrement augmenté, jeudi matin, après avoir chuté de près de 02%, lors de la séance précédente, les investisseurs évaluant une éventuelle augmentation de la production de l'OPEP+ face aux signaux contradictoires de la Maison Blanche sur les droits de douane et aux négociations en cours entre les États-Unis et l'Iran sur le nucléaire. L’alliance OPEP+ se prépare à entériner, lors d’une réunion cruciale le 5 mai 2025, une nouvelle augmentation de sa production pétrolière pour le mois de juin, pour le deuxième mois consécutif. Selon trois sources proches des négociations, plusieurs pays membres proposeront de relever leurs quotas d’un volume proche des +411.000 barils par jour déjà validés pour mai. Cette perspective d’offre supplémentaire intervient alors que le cartel dispose encore d’environ 06 millions de barils par jour de capacité inutilisée, un levier significatif pour influencer les cours du brut, selon l’AFP. Dans les couloirs de l’OPEP+, l’unité montre des signes d’érosion: certains pays, fidèles à leurs quotas, s’opposent à ceux qui continuent de produire au-delà de leurs engagements. Le Kazakhstan est même allé jusqu’à déclarer qu’il agirait «dans son propre intérêt», sans se plier nécessairement aux décisions collectives, toujours selon l’AFP. Pour Riyad, l’objectif affiché reste de satisfaire une demande mondiale jugée toujours robuste et de faire preuve de sa capacité à «inonder» le marché si nécessaire (Challenges TN, avril 2025). Mais la conjoncture macroéconomique - guerre commerciale sino-américaine et craintes de récession - incite les analystes à anticiper un affaiblissement de la demande, déjà révisée à la baisse par l’AIE à +726.000 b/j pour 2025, d’après Challenges TN. À court terme, cette stratégie pourrait maintenir le Brent dans une fourchette de 62–68 $ le baril, la volatilité étant accentuée par la date du 5 mai. À moyen terme, si la discipline revient ou si la demande se redresse, un plancher technique autour de 60 $ est envisageable; dans le cas contraire, les prix pourraient revisiter les plus bas de 2024, vers 57 $ le Brent, indique Reuters. L’Iran se dit prêt à discuter de son programme nucléaire avec l’Europe, ce qui pourrait entraîner une levée des sanctions sur ses exportations de pétrole. Cependant, la demande reste incertaine en raison de la guerre commerciale, Chine-États-Unis, qui pèse sur l’économie mondiale. Quoiqu’il en soit, cette séquence illustre le dilemme de l’OPEP+: user de sa puissance de production pour soutenir les revenus à court terme, tout en risquant d’éroder les prix qu’elle cherche à protéger.