Ce n’est pas normal que l’Algérie soit classée parmi les plus grands producteurs de la pomme de terre en Afrique et même dans le monde, alors que les prix sur le marché du détail sont toujours inabordables. L’existence des puissants réseaux de spéculations ayant main basse sur ce produit demeure l’unique explication à ce dysfonctionnement. Nous avons déjà expliqué auparavant comment les réseaux de spéculations, que ce soit de la patate ou autres, ont proliféré sur le marché national, en profitant d’une absence presque totale des pouvoirs publics du théâtre économique. On nous a promis dès le début de l’ère du pluralisme, un marché libre géré par les mécanismes propre à un marché de la concurrence et des initiatives, encourageant les offres des opportunités et par la même occasion soumis de façon rigide à des lois et à des règlements propres à un marché libre. Cela n’a absolument rien à avoir avec ce qui passe actuellement où le marché libre a été réquisitionné par des monopoles agissant, clairement, de façon contraire aux lois de la république… notre message est très lucide là-dessus : ce qui se passe actuellement, n’a rien à voir avec la libéralisation de l’économie. Si nous avons choisi la spéculation de la patate comme thème, cela ne veut pas dire que seule la pomme de terre est soumise aux lois (anti-lois) des gangs de la spéculation. Un gang est là, afin de servir ses intérêts et se remplir les poches en ne pensant jamais aux intérêts du consommateur. C’est justement le rôle constitutionnel et même naturel de l’Etat de s’inquiéter pour le sort du citoyen notamment le damné de la terre. En abordant la question de la pomme de terre, nous abordons du coup un produit de consommation de première nécessité, absolument indispensable pour la subsistance du citoyen. Nous ne sommes pas là afin de sous-estimer ou renier les efforts soutenus consentis par les pouvoirs publics en vue de venir à bout de cette calamité en vue d’extirper l’arbre du mal. La gangrène a touché le fond de la chose, il reste donc beaucoup à faire. Ce n’est pas un service rendu par humanisme, ce n’est pas également de la charité accomplie par devoir spirituel…c’est le devoir constitutionnel de l’Etat de veiller sur les intérêts de ses citoyens particulièrement ceux n’ayant pas bénéficié de protection.