L'Algérie fait grimper l'audimat

Les journalistes algériens et français n'ont pas la même conception dans la lecture de la crise actuelle entre Alger et Paris. Les médias de l'Hexagone ont depuis toujours cette fâcheuse tendance à vouloir noircir l'image de l'Algérie, dès qu'il s'agit de ses relations conflictuelles avec la France. Là où les journalistes français notamment ceux des chaînes françaises d'informations, devaient parler de République algérienne et République française, ils préfèrent insister sur le terme «régime» algérien. Dès lors, le traitement semble déjà perverti par une subjectivité manipulatrice de l'opinion française. La France, selon la presse française, n'a jamais tort, même lorsque cela est flagrant comme c'est le cas aujourd'hui et comme c'était également le cas avant l'indépendance de l'Algérie. L'«ange» français représente la démocratie, les Droits de l'Homme et le bon sens. En face, le «démon» algérien représente l'archaïsme, la régression et la dictature. Pourtant, parmi tous les pays occidentaux, le plus archaïque reste la France. Dans ses relations avec les autres Etats notamment africains, dans sa diplomatie qui n'a pas évolué d'un iota et surtout dans ses traitements des questions chères aux médias et aux hommes politiques français, à savoir l'émigration, le hidjab et la sécurité. C'est cette presse-là qui continue de persévérer dans sa logique «illogique» à vouloir nous donner des leçons et surtout à croire dur comme fer qu'elle a raison. L'Algérie a toujours été un pays ouvert, plus particulièrement à la France. Nos compatriotes, vivant dans ce pays, sont une réalité que les décideurs algériens ne peuvent ignorer. Mais la France officielle, se cachant derrière son système de gouvernance, laisse jouer des «petits» dans la cour des grands. Cette France, donneuse de leçons, n'en retient pourtant que très peu et se targue d'être le pays porteur du flambeau des Droits de l'Homme. Soyons franc et réaliste. La France cache ses misères dans sa banlieue et sa population démunie, sous le seuil de la pauvreté, se compte aujourd'hui par des centaines de milliers. Mais le pays des «Droits de l'Homme» préfère la France des cartes postales, celle des  Champs-Élysées, de Montmartre et du quartier latin. Voilà, au fond, ce que refuse de voir la presse française, en se focalisant sur des dossiers à sensation dont l'Algérie fait partie. Quant à l'extrême droite, celle des nostalgiques de l'Algérie française qui aujourd'hui encore continuent de pleurer sur leur «paradis» perdu, elle ne peut tolérer de voir l'Algérie réussir grâce aux seules compétences des Algériens car ils savent pertinemment que l'Algérie est sur la bonne voie, celle du développement et de la richesse. Alors, dès que l'occasion se présente, tous les plateaux télés se réorganisent pour débattre de l'Algérie, sachant que ce sujet fait grimper l'audimat.


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