L’opposant malien Sacko accuse Assimi Goïta. «Le Mali est dans une dictature militaire»

Comment un putsch manqué au Mali et unanimement condamné par la communauté internationale a-t-il subitement conduit ce pays au chaos politique et son peuple à vivre dans la terreur ? Dans un contexte géopolitique tendu au Sahel, il apparaît alors selon des experts, que la question de la puissance militaire de l’Algérie est devenue un sujet d’intérêt croissant pour certains pays étrangers et sert de matière de propagande aux ennemis de l’Algérie. Que cache vraiment la provocation de Bamako ? Les tensions entre l’Algérie et le Mali déjà en mauvaise posture depuis quelques mois suite à la position souveraine de l’Algérie sur la situation au Sahel se sont accentuées au lendemain de l’abattage par les forces armées algériennes d’un drone malien près de la ville frontalière de Tinzaouatine au sud du pays après son intrusion illégale dans l’espace aérien algérien, ce qui a poussé le Mali dirigé par une junte militaire sous les ordres du général Assimi Goita à poursuivre le bras de fer avec l’Algérie et à chercher de faux prétextes après que la justice malienne ait décidé d’ouvrir une enquête et ce malgré les appels de la CEDEAO qui s’interpose et plaide pour le dialogue et à la sérénité. Cette montée au créneau pour le moins inopportune et déplacée du chef rebelle militaire qui veut continuer à s’assurer le pouvoir par la force au Mali a été désavouée par la communauté internationale et la plupart des pays du sahel qui sont des partenaires de l’Algérie. Ce geste a été estimé comme une «provocation de trop » et un acte sans calcul de ses conséquences sur les rapports au Sahel et l’équilibre de la région. Dans la foulée des soutiens émanant du continent africain à l’Algérie dans la « crise » diplomatique qui l’oppose au Mali, le président du Parti social-démocrate (PSDA) du Mali, Ismaël Sacko, a ouvert une brèche critiquant sévèrement le présumé chef de la junte militaire Assimi Goïta et qu’il accuse de faire diversion en multipliant les provocations contre l’Algérie. Sacko, l’opposant malien, vivant en exil estime sur «Ifrikiya FM» que l’acte de Assimi Goïta s’inscrit dans la diversion car il ne veut pas aller aux élections afin de se maintenir au pouvoir ». Et de poursuivre qu’«il (Goita) cherche à créer des crises à gauche et à droite» et qu’«il est incapable de résorber la crise du nord et maintenant il s’en prend à un allié important du Mali qui est l’Algérie». M. Ismaël Sacko prend la défense de l’Algérie et la blanchit de ce qui se passe au Mali. Il estime que «l’Algérie est étrangère à cette histoire de terrorisme au Mali et que c’est plutôt Assimi Goïta lui-même qui a recruté des mercenaires qui agissent sans loi ni foi, qui abattent et tuent, violent, volent, détruisent et assassinent des femmes et des enfants, éventrent des femmes et des enfants et sont à l’origine de la plupart des charniers au nord du Mali», a souligné le président du parti PpSDA.

«C’est Assimi Goïta et ses compagnons qui sont les vrais terroristes, parce qu’ils terrorisent le peuple malien. Donc, la définition du terrorisme s’applique plutôt à Assimi Goïta et non pas à l’Algérie», a-t-il ajouté à l’émission «Entretien spécial» de Radio Ifrikya FM. Ismaël Sacko décrit un climat de terreur au Mali: «les voix dissonantes sont bâillonnées, nous avons des camarades qui sont enlevés, emmenés dans des endroits inconnus et torturés. La junte tortionnaire d’Assimi Goïta veut mettre fin à l’existence des partis politiques. Nous sommes dans une dictature militaire où le peuple n’a plus son mot à dire, malgré cela, le peuple malien a décidé de parler, de briser le silence et de plus en plus de voix s’élèvent sur les réseaux sociaux et à l’intérieur du Mali». «Assimi Goïta est devenu un despote obscurantiste qui est mal aimé et impopulaire», a conclu M. Ismaël Sacko. Pour sa part, l'Amenokal N'Ahaggar et Tamesna, le moudjahid, Ammad Mustapha a dénoncé les agissements hostiles du Gouvernement de transition au Mali et ce qui s'en est suivi comme accusations irresponsables à l'encontre de l'Algérie. "Suite aux agissements hostiles persistants du Gouvernement de transition au Mali et ce qui s'en est suivi comme accusations graves à l'encontre de l'Algérie, nous Amenokal N'Ahaggar et Tamesna, M. Ammad Mustapha, affirmons, en mon nom personnel, au nom des notables, chefs des tribus et moudjahidine de l'Armée de libération nationale (ALN), et au nom des associations de la société civile dans la bande frontalière, notre rejet catégorique de ces agissements qui ne sont que le reflet de tentatives désespérées de détourner l'attention de l'échec cuisant du projet putschiste qui a entrainé l'Etat du Mali dans une spirale d'insécurité et d'instabilité, de chaos et de souffrances", a souligné l'intervenant, vendredi, dans un communiqué. Il a ajouté que toutes ces tentatives émanant des auteurs du coup d'Etat manqué, visant à attaquer la souveraineté de notre pays, viennent confirmer les intentions malveillantes nourries par la junte putschiste pour porter atteinte à la sécurité et à la stabilité de notre chère nation". "Au nom de toutes les composantes de la société d'Ahaggar et Tamesna, nous réitérons notre soutien inconditionnel aux dirigeants politiques du pays, à leur tête le Président de la République M. Abdelmadjid Tebboune et à l'institution de l'Armée nationale populaire (ANP) garante et protectrice du pays", saluant la vigilance de ses éléments pour que nous puissions jouir de la sécurité et de la stabilité dans notre Algérie victorieuse". Par ailleurs, le Mali est déjà isolé au nord et au sud. Ses relations sont très tendues avec les pays de la CEDEAO en Afrique de l’Ouest, qui représentent les seuls accès maritimes pour le Mali. Quant à la Mauritanie voisine, ses infrastructures ne permettent pas de répondre aux besoins en transport et commerce du Mali.


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