Emballage, l’autre tracas

Dans un contexte de transformation du secteur agroalimentaire en Algérie, le salon Djazagro 2025 se positionne comme un acteur central de la filière, de la production au conditionnement. Cette édition mettra particulièrement l’accent sur l’emballage, un maillon stratégique à l’heure des innovations technologiques et des enjeux écologiques. L’initiative Djaz Pack reviendra avec un focus sur les matériaux durables, tandis qu’un nouvel «Espace formations» rassemblera des établissements algériens pour renforcer les compétences des professionnels et des jeunes. Le salon entend ainsi stimuler la collaboration et l'innovation à tous les niveaux de la chaîne agroalimentaire. L’emballage joue un rôle clé dans la logistique du secteur agroalimentaire. En Algérie, la transition vers des pratiques plus modernes dans ce domaine reste laborieuse, comme l’a expliqué ce mardi Arezki Chenane, enseignant en économie à l’Université de Tizi-Ouzou. Invité sur la chaîne 3 de la Radio algérienne, il a précisé que le packaging peut représenter jusqu’à 40 % du coût final d’un produit, ce qui en fait un facteur économique majeur. Face à cet enjeu, il appelle à une approche globale, alliant innovation et durabilité. Selon lui, il est crucial de repenser les matériaux utilisés, en réduisant l’usage du plastique et du verre, afin de mieux répondre aux impératifs environnementaux. Comment faire baisser le coût de l’emballage, qui peut représenter jusqu’à 40 % du prix d’un produit, notamment en raison des exigences marketing et de valorisation ? C’est la question soulevée par Arezki Chenane, qui avance une piste claire : miser sur la gestion et le recyclage des déchets issus de l’emballage. Selon lui, l’industrie de l’emballage en Algérie doit être profondément repensée. Elle est aujourd’hui fortement dépendante du plastique à usage unique, massivement importé, ce qui pose un double défi : économique et environnemental. Chenane précise que l’Algérie importe environ 11 millions de tonnes de matières premières par an, dont à peine 10% sont recyclées. Une situation insoutenable qui appelle à une refonte du modèle actuel, axée sur la réduction des déchets et l’adoption de solutions plus durables. Arezki Chenane alerte sur les 20 % de déchets plastiques produits en Algérie, un chiffre préoccupant compte tenu de leur non-biodégradabilité. Il appelle à renforcer sérieusement le recyclage et à innover en introduisant des matériaux biodégradables comme le maïs ou la canne à sucre. Pour lui, il est urgent d’abandonner le plastique au profit d’emballages écologiques, compatibles avec les normes internationales, en vue notamment de l’exportation. Il insiste sur la nécessité de concevoir des packagings à la fois protecteurs, écologiques et économiques, tout en déplorant le faible développement du recyclage industriel dans le pays.


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