Depuis la reprise des opérations militaires israéliennes le 18 mars, environ 400.000 personnes ont été déplacées dans la bande de Gaza, selon l'ONU. Le porte-parole du Secrétaire général, Stéphane Dujarric, a dénoncé des déplacements répétés de civils vers des zones toujours plus restreintes, sans accès à leurs besoins essentiels. La quasi-totalité des 2,4 millions de Gazaouis avait déjà été déplacée au moins une fois depuis octobre 2023. Dans un appel conjoint, plusieurs dirigeants d’agences onusiennes dont l’OMS, l’Unicef et le PAM, ont dénoncé un « mépris flagrant pour la vie humaine » et exhorté la communauté internationale à intervenir d’urgence. Ils alertent sur une situation où les Gazaouis sont encerclés, bombardés, affamés, tandis que l’aide humanitaire reste bloquée aux frontières. Lundi, Donald Trump et Benyamin Netanyahou annoncent travailler sur un nouveau cessez-le-feu à Gaza, officiellement pour libérer les otages. Cependant, leurs déclarations révèlent une volonté commune d’annexer et coloniser la bande de Gaza qu’ils qualifient de «bien immobilier stratégique». Trump évoque même une présence américaine permanente dans l’enclave. Derrière l’idée de trêve, les deux dirigeants poursuivent une vision impérialiste et coloniale, au mépris du droit international et des droits des Palestiniens. Le Croissant Rouge palestinien a, d’ailleurs, affirmé que les tirs israéliens ayant tué 15 personnes le 23 mars à Rafah, visaient délibérément les secouristes et humanitaires, selon les résultats d’autopsies montrant des impacts dans la partie supérieure des corps. Le président de l'Organisation, Younis al-Khatib, a demandé une enquête internationale indépendante. Israël, par la voix de son porte-parole David Mencer, reconnaît la mort de six membres du Hamas parmi les victimes. Emmanuel Macron a plaidé depuis l’Égypte, lundi, pour un cessez-le-feu à Gaza et la reprise immédiate de l’aide humanitaire bloquée depuis le 2 mars. Aux côtés du président égyptien Al-Sissi et du roi Abdallah II de Jordanie, Macron a défendu la solution à deux États et dénoncé la poursuite des frappes israéliennes. Ensemble, ils ont échangé avec Trump pour insister sur l’urgence d’un cessez-le-feu, l’accès humanitaire et la libération des otages. Après avoir ciblé les journalistes, au moins 19 personnes ont été tuées lors de frappes israéliennes sur la bande de Gaza dans la nuit de lundi à mardi, selon la Défense civile locale. Neuf victimes, dont cinq enfants, ont péri dans un raid à Deir el-Balah. Dix autres ont été tuées à l’aube dans deux frappes distinctes à Gaza-ville et Beit Lahia, selon le porte-parole Mahmoud Bassal. Lundi, des manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes du monde arabe pour dénoncer la guerre menée par Israël contre Gaza. Les Palestiniens appellent la communauté internationale à exercer une pression sur Israël afin de mettre fin à l'attaque meurtrière contre le territoire palestinien assiégé.