Un peuple en voie d’extermination dans l'indifférence

Il est des fractions dans le temps où la raison semble déserter l’intellect. Toutes les théories bien pensées sur l’humanisme sont frappées de désuétude à l’épreuve des faits commis par… des humanoïdes. Le fait qu’un peuple soit en voie d’extermination par un autre sans âme ni conscience, ne fait même pas ciller ceux qui se sont autoproclamés gardiens de la paix dans le monde, en s’octroyant des contrats CDI au conseil de sécurité. Bien au contraire, ils lui légitiment le droit de se défendre en massacrant soixante milles êtres humains, pour «venger» mille quatre cents victimes. Oui il s’agit bien de vengeance à laquelle s’adonne un état voyou imbu du soutien de tous les occidentaux. Ceux-là mêmes qui l’ont marginalisé pendant des siècles dans leur société, catégorisé comme une masse de citoyens-bougres de seconde zone, et même livré aux instincts suprémacistes et génocidaires des criminels de l’acabit d’Hitler et de ses émules. Aujourd’hui, ils croient encore pouvoir solder une dette faite d’accumulation d’ères entières de racisme, de spoliation de toutes sortes, de tueries et de gazage de masse. Aucun soupçon de compassion ne s’échappe dans les forums où l’on décortique des actualités sanglantes. Aucun signe d’affliction n’effleure l’allure des faiseurs d’opinion sévissant dans les plateaux dédiés à la glorification des «faits d’armes», réalisés contre une population civile désarmée. Pas le moindre frémissement à la vue d’un enfant en haillons, échappé par miracle et pleurant toutes les larmes de son frêle corps, cherchant parmi les décombres fumants de ce que fut sa maison familiale, un signe de vie de ses parents ou de ses frères et sœurs. Le bruit des déflagrations, le souffle des bombes et les flammes des mitrailles aveugles ont eu raison de toute lucidité. Plus personne dans ce monde en cataclysme ne peut se prévaloir d’appartenance à une civilisation avancée dans le bon sens. La progression allant plutôt à contre-courant de tous les idéaux, nourris à l’aune des défis du futur qui se voulaient prometteurs. Au cours d’un débat sur la radio Europe 1, l’animateur Pascal Praud acculé à donner son avis, a justifié l’agression d’Israël en la qualifiant de légitime. Exit les grands principes de nécessité, d’immédiateté et de proportionnalité de la riposte qui existent bel et bien en droit français. Mais la recherche de l’audience est dans ce genre de cas plus importante que de se soucier du sort dramatique de millions de gens, de s’encombrer l’esprit avec les problèmes de destruction des écoles et des hôpitaux, ou de s’inquiéter de la famine qui décime cette population entassée dans les réduits de la bande de Gaza, non encore rasés par l’armée sioniste. C’est dire que l’on est loin de l’équité, de la morale. Et encore plus de la justice.


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