Après deux mois de trêve, Israël a repris ses bombardements sur Gaza, suivis d’opérations terrestres. Le territoire, déjà détruit à 80 %, subit une nouvelle vague de violence. En une journée, 330 Palestiniens ont été tués, portant le bilan à 504 morts depuis la fin du cessez-le-feu, dont plus de 190 mineurs. Cette offensive répond à la menace formulée par Netanyahou et Donald Trump contre le Hamas en cas de non-libération des otages captifs depuis le 7 octobre 2023. Mais tout cela n’est qu’un alibi pour tuer davantage de Palestiniens et réduire Gaza à néant pour tenter de déménager les Gazaouis vers un autre pays. Dès le départ, Israël ne voulait d’aucune paix tant que le Tsahal est encore soutenu par la Maison Blanche. «Il n’y a pas d’endroit sûr à Gaza, car même les structures considérées comme des installations humanitaires ont été prises pour cible mercredi», souffle Mahmoud Isleem, coordinateur général des opérations de Médecins du Monde à Gaza et en Cisjordanie, basé à Ramallah, relaye «20 minutes» . Les bâtiments des Nations unies ne sont pas non plus épargnés. Deux Français ont été grièvement blessés ce vendredi par des frappes sur deux immeubles hébergeant des personnels onusiens. Les bombardements israéliens aggravent une crise humanitaire déjà dramatique. L’aide humanitaire est bloquée, privant la population de nourriture et de soins, tandis que les abris de fortune ne protègent ni du froid ni des intempéries. Les déplacements forcés se poursuivent, accentuant la peur et la souffrance des civils. Les ONG appellent à un cessez-le-feu et à la réouverture des accès humanitaires. L'ONU a averti vendredi que le million d'enfants se trouvant dans la bande de Gaza étaient soumis à un «traumatisme massif» par la reprise des combats dans ce territoire ravagé par la guerre et en proie à une crise humanitaire. Le ministre de la Défense a menacé, vendredi 21 mars, d'annexer des parties de Gaza si le Hamas ne libérait pas la soixantaine d'Israéliens retenus dans le territoire palestinien, où l'armée israélienne poursuit son offensive pour le quatrième jour consécutif après avoir rompu la trêve. Alors que la violence s'abat de nouveau sur l'enclave palestinienne, le Hamas a reçu de l'Égypte et du Qatar, deux pays médiateurs, une proposition visant à rétablir un cessez-le-feu et à échanger des otages contre des prisonniers palestiniens «suivant un calendrier restant à convenir», a indiqué à l'AFP une source palestinienne proche des négociations. Le Hamas a dénoncé vendredi le soutien américain aux nouveaux bombardements israéliens sur Gaza, accusant Washington d’être un partenaire dans cette agression. La France, l’Allemagne et le Royaume-Uni exigent un cessez-le-feu immédiat à Gaza, dénonçant un bilan civil dramatique depuis la reprise des frappes israéliennes. Dans un communiqué, ils appellent à une reprise des négociations pour un cessez-le-feu durable, soulignant l’urgence de la situation pour les civils, les otages et la stabilité régionale. L’Algérie a dénoncé jeudi depuis New York le «deux poids, deux mesures» dans l’application du droit international, notamment dans les Territoires palestiniens occupés où l’entité sioniste affiche un «mépris flagrant » pour ce droit.