L’islamophobie, l’autre danger!

Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a alerté sur la montée de l’islamophobie et appelé à promouvoir l’égalité, les Droits de l’Homme et l’inclusion. Lors de l’Assemblée générale, commémorant la Journée internationale de lutte contre l’islamophobie, il a déploré que de nombreux musulmans vivent dans la peur, notamment pendant le Ramadhan. Il a dénoncé un phénomène plus large d’intolérance et exhorté les gouvernements à renforcer la cohésion sociale et la liberté religieuse. L’ONU a instauré cette journée le 15 mars et adopté une résolution condamnant la haine et la discrimination envers les musulmans. Depuis 2015, au moins 33 incendies ou tentatives d’incendie ont visé des mosquées en France mais ces attaques restent peu médiatisées, indique le média «Politis». L’année 2015 a été marquée par un pic de ces actes, dans un climat d’islamophobie, exacerbé après les attentats de Charlie Hebdo. Depuis, entre une et six mosquées sont ciblées chaque année, avec un nouveau pic en 2024, selon la même source. Le Collectif contre l’islamophobie en Europe a recensé une forte augmentation des actes islamophobes en 2023, tandis que le ministère de l’Intérieur annonce une baisse en 2024, un chiffre contesté par des associations. Certains incendies coïncident avec des événements politiques, comme l’incendie de la mosquée de Maurepas lors des élections législatives de 2022. Ces attaques touchent aussi bien des grandes villes que de petites communes, illustrant une tendance inquiétante en France. Pour Sihem Zine, comme le relaye « Politis », la banalisation de l’islamophobie « engendre un sentiment profond de peur, d’insécurité et de vulnérabilité. Les insultes à caractère islamophobe, autrefois condamnées, sont désormais monnaie courante et les médias, les discours politiques ainsi que les réseaux sociaux contribuent largement à cette normalisation ». Selon un rapport de l’Agence des droits fondamentaux de l’UE (France), diffusé et rendu public en octobre 2024, les jeunes musulmans nés dans l’UE et les femmes portant des vêtements religieux sont particulièrement exposés à la discrimination, notamment dans l’emploi (58 % des jeunes femmes voilées en font l’expérience). Les musulmans sont souvent ciblés pour leur religion, leur origine ou leur couleur de peau, mais très peu signalent ces actes (seulement 6 % déposent plainte). L’étude, menée dans 13 pays européens, met aussi en évidence un risque accru de pauvreté et d’exclusion sociale pour cette population. Enfin, la France note une hausse marquée des actes de haine contre les musulmans depuis un an. S’agissant des femmes musulmanes portant des vêtements perçus comme religieux – le voile principalement –, elles sont davantage confrontées à la discrimination raciale que les autres femmes, en particulier lorsqu’elles cherchent un emploi (45 % contre 31 %). Ce pourcentage s’élève à 58 % pour les jeunes femmes (16-24 ans) portant des vêtements religieux. Amir Saïd Iravani, ambassadeur et représentant permanent de la République islamique d’Iran auprès des Nations unies, en condamnant, ce vendredi, la montée croissante des discours de haine contre les Musulmans, a déclaré que l’islamophobie est utilisée comme un outil pour justifier l’occupation et les crimes du régime sioniste.


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