Gaza, reconstruction et des «non»!

Les dirigeants de la Ligue arabe, réunis au Caire sous l’initiative du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, ont adopté un plan de reconstruction pour Gaza, en opposition à celui de Donald Trump. Ce projet, doté de 53 milliards de dollars, prévoit des infrastructures modernes tout en maintenant la population sur place. Un fonds international doit être mis en place, avec un rôle potentiel des Émirats arabes unis, qui exigent le désarmement du Hamas, une condition rejetée par le mouvement. Le Hamas a salué ce plan et soutenu l’appel au boycott d’Israël, affirmant qu’une nouvelle Nakba ne serait pas tolérée. Il considère le boycott comme un moyen de pression efficace. De son côté, Mahmoud Abbas a exprimé sa volonté de participer à l’avenir de Gaza et d’organiser des élections en 2026, tout en instaurant un poste de vice-président et en proposant une amnistie pour les dissidents du Fatah afin de renforcer l’unité palestinienne. Le Hamas refuse catégoriquement le désarmement, qu’il qualifie de «ligne rouge» non négociable. Sami Abou Zouhri a rejeté toute discussion à ce sujet et toute tentative de déplacement des habitants de Gaza. Cette position fait suite aux déclarations du ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Sa'ar, qui conditionne la deuxième phase du cessez-le-feu à un désarmement total, menaçant de reprendre la guerre. Israël et les États-Unis ont rejeté le plan arabe, Tel-Aviv refusant toute implication de l’Autorité palestinienne et Washington insistant sur l’élimination du Hamas. Washington estime que Gaza est inhabitable et insiste sur l’élimination du Hamas. Donald Trump défend sa vision d’un Gaza transformé en zone touristique et vidé de sa population. Une conférence pour la reconstruction est prévue en avril au Caire. Le ministre Attaf a affirmé que l’Algérie « insiste sur la nécessité de préserver et de respecter l’indépendance de la décision palestinienne, notamment face aux velléités récentes visant à marginaliser la voix palestinienne et à l’exclure des démarches post-agression contre Ghaza », ajoutant que ces démarches «doivent renforcer et non affaiblir les fondements de notre cause, et clarifier et non brouiller ses contours, sur la voie de l’établissement d’un Etat palestinien indépendant et souverain». «Que notre message soit clair et significatif, que notre parole soit unique et unie, et que notre rang soit unifié autour de nos frères palestiniens et autour de leur cause, de notre cause et de la cause de l’humanité tout entière», a conclu le ministre des affaires étrangères. Il est impensable et illogique d’exclure le Hamas de tout plan de paix alors que c’est l’acteur principal à Gaza. Quant à la rencontre en avril, les pays arabes devraient intensifier les contacts et surtout impliquer les alliés de Gaza et bien préparer cette rencontre.


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