Les prévisions de la collecte de l’huile d’olives à Bejaïa sont revues à la hausse, après les rendements en huile et en olives jugés des plus importants. En effet, la wilaya de Bejaïa attend une collecte de plus de 15 millions de litres d’huile d’olive, selon les prévisions des services de l’agriculture de la wilaya qui estiment d’ores et déjà la collecte de 10,5 millions de litres. Cette production est le résultat d’une partie seulement de la campagne qui est arrivée actuellement à 75% de son potentielle», indique la même source en précisant que «sur une superficie globale près de 52.000 hectares de verger en rapport, la cueillette a concerné 34.500 hectares, ce qui laisse de la marge pour renforcer les rendements établis qu’il s’agisse d’olives ou de leur trituration ». La récolte à fin janvier dernier s’élève à 537.515 quintaux d'olives et une production de 10,5 millions de litres avec un rendement moyen de 19,30 litres par quintal. Malgré un rendement jugé des plus satisfaisant, le prix de l’huile d’olive est entre 1100 et 1300 da le litre. Bejaïa est une wilaya oléicole par excellence. Sur plus 161.000 hectares de superficie du verger oléicole national, la wilaya de Béjaïa représente plus de 30% de cette superficie, soit plus 50.541 ha et 48.313 ha de superficie en rapport, le nombre d’oliviers recensés dans cette wilaya est de 4.345.703 et le nombre d’oliviers en rapport a atteint les 4.150.086. La chute de production de ces dernières années est imputée aux «conditions climatiques dont le réchauffement climatique et le stress hydrique». L’absence de pluie a impacté sérieusement la production oléicole qui s’ajoute aussi aux incendies de forêts qui ont décimée plusieurs plantations. Les oléiculteurs qui ne vivent que de l’olive et de ses produits, tirent la sonnette d’alarme sur le devenir de l’oléiculture dans cette région, en appelant les pouvoirs publics à plus d’attention pour cette culture. Le verger oléicole de la wilaya de Béjaïa est situé, en grande partie, en zone montagneuse, dont 7% sur des terrains en pente moyenne à forte. Il se compose aussi de vieilles plantations qui représentent 75% de la superficie totale oléicole et ces oliviers sont issus, en grande majorité, de greffage d’oléastres. Aujourd’hui, la quasi- totalité de ce verger oléicole est atteint par l’âge, et, faute d’un entretien suffisant, ces oliviers donneront, selon les estimations des spécialistes, de faibles rendements. Dans cette même wilaya où l’olivier est roi, le taux de production des huileries traditionnelles représente environ 41% du parc oléiculteur, ce qui démontre, selon les représentants de la filière oléicole dans la wilaya de Béjaïa, que l’état du matériel utilisé à la trituration est vétuste et provoque un impact négatif sur les quantités transformées. Les caractéristiques qualitatives de l’huile d’olive vierge sont largement influencées par plusieurs facteurs qui agissent chacun différemment. Les spécialistes des services agricoles de la wilaya citent d’abord le facteur génétique (variété) : «l’huile d’olive est un produit issu du métabolisme de la plante, influencé par les caractéristiques des fruits (taille, rapport pulpe/noyau, cycle de maturation…)» puis des facteurs du milieu, dont le climat est un facteur déterminant pour les zones de culture de l’olivier et, ensuite, des facteurs agronomiques et qui concernent surtout «les travaux culturaux qui améliorent le rendement. Les incidences de la récolte dont la qualité et le rendement de l’huile d’olive sont liés à la technique de récolte». De ces mêmes techniques de récolte, l’on évoque surtout le gaulage, encore largement pratiqué, qui provoque des pertes importantes non seulement de la production de l’année mais également de celle de la campagne suivante, et cette technique donne aussi une huile dont le degré d’acidité est plus élevé avec, bien sûr, des odeurs étrangères. Des éléments qui affectent sérieusement la qualité des huiles d’olive, il faut relever aussi les conditions des stockages archaïques d’abord, au niveau des huileries puis au niveau des producteurs. Ce qui constitue l’un des facteurs les plus importants qui déterminent les modifications qualitatives de l’huile notamment, l’acidité et les substances aromatiques. La commercialisation de l’huile d’olive obéit aujourd’hui à un circuit de distribution de type traditionnel qui peut être qualifié d’informel. Les représentants de l’association pour le développement de l’oléiculture et des industries oléicoles, nous précisent au sujet de la commercialisation de l’huile d’olive qu’ «il n’existe pas de marché ou de circuit organisé pour l’huile d’olive», en ajoutant au passage qu’ «aucune opération d’exportation d’envergure n’a été effectuée à ce jour, et lorsqu’un excédent est dégagé par les oléiculteurs (lorsque celui-ci est important), une partie est commercialisée en dehors de la wilaya et le reste stocké pour être revendu l’année d’après». Pour la prise en charge de l’oléiculture, les représentants de cette filière, en d’autres termes, préconisent «un véritable coup de pied dans cette fourmilière». Concernant toujours cette commercialisation de l’huile d’olive, nos interlocuteurs nous ont fait savoir que concernant la vente de l’huile d’olive, «il a été constaté l’existence d’un circuit informel et parfois incontrôlable d’où cette vente anarchique altère même le label de l’huile de Kabylie reconnu, puisqu'il existe des huiles douteuses écoulées sur le marché» et ces mêmes oléiculteurs de nous affirmer qu’aujourd’hui, «il est aberrant d’assister à des efforts en amont avec des aides consenties par les pouvoirs publics, non négligeables, pour aboutir à des résultats vains» en souhaitant à l’avenir «d’entreprendre ensemble, avec un maximum de coordination entre les différents intervenants, pour professionnaliser la filière et lui assurer une mise à niveau lui permettant d’affronter avec efficacité la concurrence internationale et exister même au sein de la globalisation». «La nécessité de prendre en charge aussi le sous-produit oléicole et la mise en place de crédits permettant à l’oléiculteur d’acheter l’olive, de régler les problèmes d’assurance spéciale durant la récolte, soutien à l’acquisition de matériel de traction animale dans des zones où le travail de sol le nécessite et enfin renforcer le tissu associatif pour développer la profession», sont aussi d’autres problèmes évoqués par les représentants de la filière oléicole de Béjaïa qui souhaitent un soutien conséquent à la production qu’à la trituration, de même qu’un train de mesures incitant à la création de laboratoires d’analyse et l’encouragement à la vulgarisation du management». Il convient de rappeler que la wilaya de Bejaïa a enregistré un record de production de plus 22 millions de litres de l’huile d’olive lors des campagnes précédentes où Dame nature à contribué grandement.