Premières chutes de pluie de la mi-janvier. Une bouffée d’espoir
Par Y. Zahachi
Mostaganem, cette perle cô-tière de l’ouest algérien, située à 80 kilomètres d’Oran, est bien connue pour son riche patrimoine agricole et touristique. Cependant, la région a traversé trois années consécutives de sécheresse sévère qui ont mis à rude épreuve ses ressources naturelles et paralysé son activité agricole. Les barrages stratégiques de la zone du Dahra – oued Chlef, oued Kerrada et oued Kramis – sont restés dramatiquement à sec pendant cette période critique, rendant la situation encore plus difficile pour les agriculteurs et les habitants. Avec une pluviométrie annuelle moyenne de seulement 330 millimètres, Mostaganem est classée comme une zone aride selon les données de la moyenne Seltzer. Après cette longue période de privation, la région a enfin reçu une pluie fine mais significative dans la nuit du lundi au mardi 14 janvier 2025. Ces précipitations, survenant juste après la célébration de Yennayer 2975, le Nouvel An berbère, ont été accueillies avec une immense joie par les agriculteurs. Ce don de la nature est perçu comme une bénédiction, réveillant l’espoir et offrant un répit bien mérité. Pour les cultivateurs, cette pluie marque le début d’une possible renaissance de l’activité agricole. Les sols, durement affectés par le manque d’eau, peuvent enfin retrouver un peu d’humidité, favorable aux cultures locales. Les agriculteurs espèrent que ces précipitations seront suivies d’autres, permettant une saison agricole fructueuse et un renforcement de l’économie locale. Au-delà de son rôle agricole, cette pluie apporte un impact psychologique non négligeable sur les habitants. Elle réactive l’espoir de jours meilleurs et rappelle à tous l’importance de la gestion durable des ressources hydriques. Pour beaucoup, ces premières gouttes de pluie symbolisent un nouveau départ, après des années marquées par la peur et l’incertitude. Cependant, cette accalmie climatique ne doit pas occulter les défis structurels auxquels Mostaganem fait face. Les sécheresses récurrentes imposent une réflexion approfondie sur les stratégies d’adaptation des systèmes agricoles à des conditions climatiques de plus en plus difficiles. Les autorités locales sont appelées à prendre des mesures concrètes pour moderniser les infrastructures hydrauliques et promouvoir des techniques agricoles résilientes à la sécheresse. Des efforts doivent également être faits pour sensibiliser les populations à l’importance de la préservation des ressources naturelles. Parmi les pistes envisagées, figurent l’amélioration des systèmes d’irrigation, la collecte et le stockage des eaux pluviales ainsi que le reboisement des zones vulnérables. Bien que les premières chutes de pluie de 2025 soient une excellente nouvelle pour Mostaganem, elles ne doivent pas faire oublier les efforts à fournir pour assurer une gestion durable des ressources en eau. Ces précipitations apportent un souffle d’espoir, mais elles rappellent également que des solutions à long terme sont indispensables pour préserver l’équilibre écologique et économique de la région. Pour les habitants et les agriculteurs, cette pluie représente une étincelle d’espoir, après des années de sécheresse, longtemps sombre. Que cette clémence, tombée du ciel soit un symbole de renouveau inspirant des actions concrètes et durables pour un avenir meilleur, en matière de gestion rationnelle de cet élément vital, qu’est l’eau, source de vie et de prospérité.
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L’APC de Mostaganem célèbre sa Journée nationale. Présentation d’un bilan exhaustif depuis 2021
Par Charef Kassous
Ce 18 janvier 2025, la Journée nationale de la commune a été célébrée par l’Assemblée Populaire Communale d’une manière manifestement significative, marquée par la substantielle présence du mouvement associatif de Mostaganem. Cet évènement organisé au niveau de la salle de cinéma « Cheikh Hamada » a tourné autour de la présentation d’un bilan exhaustif de l’APC depuis son investiture à la tête des affaires de la municipalité soit depuis fin 2021. Ce bilan des trois années d’activités, c’est justement pour mettre en exergue, à l’intention de la société civile, les résultats des différents programmes du développement local, tous secteurs confondus. D’un autre côté et par le truchement de cet exposé, c’est aussi revenir sur le rôle et les missions des collectivités locales. A Mostaganem, le bilan des réalisations, durant les trois années, inscrites au titre de plusieurs programmes des services communaux du chef-lieu de wilaya, a été consistant car il y va avec la nouvelle dynamique du développement pour être une capitale de wilaya. Dans son allocution qui a suivi la présentation, Mr Mechri Ould Abed, en sa qualité de premier magistrat de la ville et maire de Mostaganem, a expliqué à l’assistance sa stratégie du développement en discernant ses secteurs et leurs priorités. D’un autre côté, le P.APC a aussi parlé des contraintes qui quelques fois sont des entraves aux projets. Toutefois, il s’est montré disponible à écouter et prendre en charge les doléances des représentants du mouvement associatif. Il faut rappeler que cette assemblée est en train de changer de cap car c’est pour la première fois qu’un bilan ait été dévoilé devant une assistance foncièrement consciente des enjeux du développement. A cette occasion, l’APC devait écouter les interventions constructives des uns et des autres afin de recadrer sa gestion au profit de l’amélioration du cadre de vie des citoyens. A ce titre, le P.APC a été interpellé par la carence de la concertation et l’absence de démocratie participative. Les représentants des Associations, ont profité de ce canal d’écoute ouvert, ce samedi, pour parler des préoccupations pour évoquer les carences, pour rétablir une passerelle avec les élus, pour prendre en charge l’équilibre du développement à travers tous les quartiers de la commune, pour rétablir le rôle des délégués, pour améliorer le cadre du centre-ville, pour réorganiser le transport, enfin pour développer Mostaganem dans la cohésion et l’harmonie. Faut-il rappeler que l’ensemble des interventions sont estampillées par un engagement des représentants associatifs et ce, par amour de leur ville. Comme il faut souligner que cette fête de la commune a été bénéfique à tous et une assistance désireuse de contribuer à l’élan du développement de Mostaganem, à condition que l’écoute soit un nouveau mode managérial des élus de la commune.
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Sidi Belattar (ex-Pont-du-Chélif). Quiza, un site archéologique totalement oublié
Par Y. Benguettat
C’est le sujet de notre série hebdomadaire sur l’histoire de Mostaganem et de ses environs. Nous avons retrouvé un document à titre indicatif, intitulé Catalogue Raisonné des Objets Archéologiques du Musée de la ville d’Oran daté 1932. (Extrait du bulletin de la société de géographie et d’archéologie de la province d’Oran Tome 53 Fascicule 191). Documents provenant de Pont-du-Chélif (Quiza). L’identité des ruines, situées près du Pont-du-Chélif, sur la rive droite du fleuve, avec celles de l’antique Quiza, est certaine. La concordance de situation et de distance avec les indications de l’itinéraire d’Antonin et l’inscription ci-après, n°132 que l’on a trouvée dans ces ruines, lors de la construction du pont du Chélif, ne laissent aucun doute à ce sujet etc…. Le site de Quiza qui lui est de l’an 238 et avait, le premier à la tête des troupes de l’empire romain: PUPIEN (Marcus Claudius Pupienus Maximus) (Catalogue raisonné du Musée de la ville d’Oran). Le site de Quiza, c’est cette ville que Pline nomme Quiza Xenitana, ville d’étrangers. Ptolémée lui donne le titre de colonie et l’itinéraire d’Antonin, celui de municipe. Elle appartient à la Maurétanie Césarienne. Les ruines de Quiza se voient encore sur la rive droite du Chélif, entre le village appelé Sidi Belaatar (Pont du Chélif) et la mer, à trois kilomètres et demi du village. Elles s’étendent au pied et sur les pentes d’un plateau escarpé, couronné jadis par une citadelle « qui est le fortin de Sour (Bellevue) ». Les restes de son port se trouvent à l’embouchure du Chélif, sur la rive droite. Ce port était à sept kilomètres de la ville dont les ruines sont connues aujourd’hui sous le nom d’El Benian. Période Romaine. Port punique du nom de MURUSTAGA, la Ville fut reconstruite par les Romains au temps de Galien (260-268) après J-C., suite à un effroyable tremblement de terre qui a ravagé toute la côte. Murustaga, c’est à travers la notice de 482 seulement que nous savons qu’elle appartenait à la Maurétanie Césarienne. Puis en 484 avec: Comme Évêque Marcien de Murustaga qui en était le Vingt-cinquième. Maintenant, revenons à une période récente et voyons ce que disent les chercheurs. Dès l'année 2007. Une équipe pluridisciplinaire, composée de chercheurs de l'Institut d'Archéologie de l'Université d'Alger «Aujourd’hui de Bouzaréah» et de l'Universitat Rovira Virgili de Tarnagone» effectue dans le cadre d’un projet commun: l’évolution du peuplement préromain de la côte occidentale de l'Algérie et sa relation avec la Péninsule Ibérique, des prospections archéologiques sur la côte occidentale algérienne, localisées essentiellement, dans la basse vallée de Chlef dans la wilaya de Mostaganem. Le doute vient d’être levé concernant la présence phénicienne à Mostaganem. Les travaux de recherches menées en 2007 par une équipe de spécialistes confirment et attestent de la présence de céramiques phéniciennes. Voir: (Travaux de recherche Brahim Boussadia, Jordi Diloli Fons, David Bea Castano, Samuel Sardaseuma). Titre de l’étude: «La présence sur la côte occidentale algérienne: Etat et approche de la question)». Depuis les phéniciens. Une autre question qui est celle du Nom de la ville à qui on a attribué plusieurs hypothèses aussi farfelues les unes que les autres. La plus simple et la plus rationnelle et le Nom de MURUSTAGA qui à l’origine: le site occupé par les Phéniciens. Pourquoi avons-nous reproduit ces passages qui en disent long sur l’importance de ce site? D’abord parce qu’aujourd’hui en 2025, il est totalement à l’abandon. J’espère de tout cœur que cette situation désastreuse cesse et qui a causé beaucoup de dégâts tant sur le plan historique qu’environnemental. C’est aussi un message pour les autorités de prendre conscience des trésors que recèle la région du Dahra sur le plan archéologique et qui sont un apport considérable aussi sur le plan touristique. C’est véritablement un musée à ciel ouvert qui n’a pas encore dévoilé tous ses secrets.