«Au Mali et ailleurs, cette colère contre la France est l’expression douloureuse d’un sentiment d’humiliation» …
Aminata Traoré
C’est, en effet, le crépuscule de la France en Afrique …C’est quoi l’Afrique pour la classe politique française, c’était la vache à traire, de façon frénétique, sans même laisser une petite marge de bon sens, à cette exploitation forcenée. Au fait, ce sont deux facteurs qui avaient rendu les choses plus enclines à un sentiment d’humiliation, ensuite de révolutions et de vengeances: d’abord interdire tout établissement de régime démocratique, en favorisant l’instauration des dictatures à vie, des régimes fantoches corrompus en amont et en aval. Des guignols appelés à tort «les pères de la nation», gonflés à volonté par les médias de la métropole. En contrepartie, son excellence Mr X, le chef de l’Etat en question, devrait céder toutes les richesses du pays, en les mettant sous le contrôle direct ou indirect des compagnies françaises et parfois des multinationales, façon d’équilibrer et varier les espèces de rapaces. Officiellement, ça s’appelle la coopération avec des pays amis. Si son excellence Mr X rouspétait ou faisait un signe de désagrément, il serait vite balayé par un coup d’Etat, finissant dans un bain de sang, mené par un nouvel homme fort du régime. S’il se tenait au respect, il finirait comme les «pères de la nation», Houphouët Boigny, Omar Bango et compagnie qui n’ont quitté le pouvoir que pour rejoindre la dernière demeure. Il faudrait visiter ces villages africains qui vivaient jusqu’à cet instant à la manière d’il y deux ou trois siècles, sans eau, ni électricité où l’on utilisait encore les feux de camp, de bois. Comment, donc, expliquer ces grands flux de migrants clandestins qui ont envahi les pays de l’Afrique du nord et de l’Europe, notamment de la France…On était consacré et absolument absorbé, par la rapine des biens africains, sans prévoir qu’un jour, ces millions de citoyens africains, laissés pour compte, vont, un de ces quatre matins, s’exploser telle une bombe à retardement. Depuis pratiquement, le commencement de la deuxième décennie, des années 2000, l’on observait déjà, l’émergence d’une génération d’hommes politiques, instruits, honnêtes et sincères avec leurs peuples. Justement, ces changements opérés parfois avec le bistouri sur le riche continent «caverne d’Ali Baba», dont le tintamarre des échos négatifs retentit dans la métropole. Nous chutons cet article par une phrase devenue une citation, lancée par le journaliste sénégalais Paap Seen: «L’ancien colonisateur continue de faire preuve d’arrogance à l’égard des Africains».