Le divorce, ça inquiète!

En Algérie, le divorce est en nette augmentation, particulièrement au cours des premières années de mariage. En 2023, selon l'Office national des statistiques, 91.402 divorces ont été enregistrés sur 278.664 mariages, représentant un taux de 33,5%. Les trois premières années sont critiques: trois couples sur quatre divorcent durant cette période. En 2023, le pays est classé parmi les nations africaines où les séparations légales sont les plus courantes, avec un taux de 1,6 pour 1.000 unions. Cette tendance place l’Algérie au 53? rang mondial en termes de taux de divorce avec 40.000 divorces prononcés en 2023. Les causes principales incluent la trahison, les mensonges, l'impact des réseaux sociaux, les difficultés financières, l’adultère, le manque de transparence et des unions formées précipitamment. Cette tendance s'observe notamment dans des tribunaux comme celui de Bir Mourad Raïs où les procédures de divorce sont incessantes. Le divorce en Algérie est devenu une préoccupation majeure, avec une augmentation notable ces dernières années. En réponse à une question parlementaire, Lotfi Boudjemaâ, ministre de la Justice, a affirmé que ce phénomène n’est pas spécifique à l’Algérie, mais reflète des dynamiques sociales et économiques mondiales. Il a également souligné que les divorces surviennent généralement en dernier recours, une fois que toutes les tentatives de réconciliation ont échoué. Les tribunaux algériens tentent d’éviter les divorces en recourant à la médiation familiale, impliquant médiateurs, famille ou imams. Toutefois, si les conjoints maintiennent leur décision, les juges appliquent la loi et la Charia. Selon le ministre de la Justice, ces ruptures traduisent des problèmes sociaux profonds allant au-delà du cadre juridique. Lotfi Boudjemaâ a souligné l’importance de la prévention et de la sensibilisation face à l’augmentation des divorces, appelant à une mobilisation collective, notamment des organismes et associations familiales. Il insiste sur la nécessité de préparer les jeunes au mariage en promouvant les valeurs de responsabilité, engagement et respect mutuel. Le ministre a également attribué cette problématique aux mutations sociales, économiques et culturelles qui fragilisent les relations conjugales en transformant les attentes et comportements des individus. En réponse à la députée Khadidja Belkadi, le ministre Lotfi Boudjemaâ a préconisé une approche globale pour lutter contre la hausse des divorces. Il a insisté sur l’importance de la médiation, la prévention et la sensibilisation, tout en adaptant les lois aux réalités sociales actuelles. Selon lui, ce phénomène reflète les évolutions sociétales, économiques et culturelles, et ne peut être résolu uniquement par la législation. Le ministre appelle à une mobilisation collective pour éduquer les jeunes au mariage, renforcer les mécanismes de médiation et aborder les causes profondes de cette crise, afin de proposer des solutions durables. Un débat sur le sujet des divorces et une enquête et/ou des enquêtes sont plus que nécessaires pour mieux cerner le problème des divorces et aussi du faible taux de mariage.


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