Des traversées en mer mortelles

Le désespoir crée aussi les aventures les plus audacieuses et les plus insoupçonnées! Lorsque l’on aurait la tête pleine d’idées bourrées de déceptions et d’avenir sans lendemain, tout deviendrait facile, y compris se laisser mourir en pleine mer. Est-ce que la situation au pays serait-elle, aussi désespérante et aussi incitante au suicide, pour justifier ce qui se passe avec ces tentatives de traversée dangereuse, la plupart du temps, mortelles? A notre avis, en Algérie, Il n’y a ni sécheresse chronique, ni guerre civile qui sont d’habitude les mobiles les plus fréquents, incitant à la migration clandestine les plus mortelles. Il y a certes des problèmes, des insuffisances, des tares, dans la gestion des affaires publiques. Les gens seraient plutôt subjugués par cette question de travailler à 50 euros l’heure, ce qui fait à environ, un million de centimes algériens (10.000 dinars algériens). C’est-à-dire, l’on peut toucher jusqu’à 80 millions de centimes dans seulement 10 jours de travail. En Algérie, même un député ou un ministre ne peut pas toucher une aussi belle somme. Ce sont ces salaires alléchants qui poussent les gens à se faire la belle, chaque fois que l’occasion se présenterait à eux: jeunes gens, vieux, pauvres ou cadres, sans distinction de rang social. Depuis les débuts de la chute libre du dinar algérien, dans les années 1990, concomitamment avec la fameuse histoire des relations avec le FMI et le rééchelonnement des dettes algériennes, envers cet organisme international usurier, l’Algérie est tombée à genoux y compris son économie, sa monnaie nationale et ses finances. C’est en ces moments cruciaux de l’Histoire de l’Algérie que la ruée vers l’or de l’Europe avait commencée. Ce n’était uniquement ça, c’était aussi le déclenchement d’un terrorisme le plus nuisible et le plus sanguinaire qui avait laissé des morts par centaines de milliers et des dégâts qui se comptent en milliards de dollars. Jamais, l’Algérie n’avait pu se remettre de sa situation depuis cet événement le plus marquant de son histoire contemporaine. Parait-il même, après sa glorieuse victoire sur le terrorisme sanguinaire, le terrorisme des repaires maffieux, des spéculateurs et des barons de l’économie parallèle avait pris le relais. Ces crapules qui se font passer pour des investisseurs et des opérateurs économiques. Donc, la migration clandestine «la harga» selon le jargon national, ne vient pas de rien. C’est, en effet, un processus qui aurait dégénéré sur une telle situation… Ce processus aurait été provoqué par une «coalition» de mains étrangères et nationales…


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