La guerre civile au Soudan qui a éclaté en avril 2023, continue de ravager le pays, provoquant une crise humanitaire massive avec plus de 12 millions de personnes déplacées. Ramtane Lamamra, envoyé spécial de l'ONU, a récemment mené une mission de médiation, rencontrant le général Abdel Fattah al-Burhan à Khartoum et une délégation des Forces de soutien rapide en Éthiopie. Il a réaffirmé l’engagement de l’ONU à instaurer la paix et exprimé son espoir de mettre un terme au conflit. «J’ai réitéré la ferme volonté des Nations Unies de ne ménager aucun effort pour aider le peuple soudanais à mettre fin à ses souffrances et à parvenir à la stabilité, à la sécurité, à la gouvernance démocratique et au développement. Je ne peux pas parler d’avancées significatives pour le moment. Néanmoins, nous continuerons à travailler avec persévérance dans le but de rapprocher les parties d’une solution pacifique. Notre seul et unique choix est de poursuivre nos efforts», a déclaré Lamamra dans un entretien accordé au site de l’ONU. Lors de ses échanges avec la société civile soudanaise, il a souligné l’urgence de mettre fin aux souffrances des populations notamment des femmes, des jeunes et des groupes marginalisés. Ramtane Lamamra a insisté sur la nécessité d’un processus politique inclusif pour résoudre le conflit. Selon lui, une solution militaire est impossible et les acteurs impliqués doivent impérativement privilégier les intérêts du peuple soudanais pour parvenir à un cessez-le-feu durable. «Il faut un cessez-le-feu qui mette fin aux effusions de sang et ouvre la voie à un accord négocié ainsi qu’à un processus politique crédible et inclusif, mené par le Soudan, qui préserve l’unité du pays. Sinon, les conséquences de cette guerre seront désastreuses pour le Soudan et toute la région », a-t-il averti. Lamamra appelle également à une mobilisation internationale urgente pour éviter que le deuxième anniversaire du conflit en avril 2025 ne passe sans progrès tangibles. Il exhorte les acteurs mondiaux et régionaux à exercer une pression collective sur les parties belligérantes ainsi que sur leurs soutiens, notamment ceux qui fournissent des armes et alimentent les illusions militaires. Cette mobilisation devrait encourager une solution pacifique, garantissant l’unité, l’intégrité territoriale et le bien-être du Soudan et de son peuple. «Je continuerai à dialoguer avec tous les acteurs concernés pour garantir que nous puissions avancer vers notre objectif commun. Nous devons tous faire de notre mieux. Le peuple soudanais ne mérite rien de moins», a-t-il conclu.