En 2024, plus de 10.400 migrants sont morts ou disparus en tentant de rejoindre l’Espagne, selon l’ONG espagnole Caminando Fronteras. Cette année, marquée par un afflux record vers les Canaries, a été la plus meurtrière jamais enregistrée, avec une moyenne de 30 décès par jour. Le nombre de victimes, en hausse de 58 % par rapport à 2023, inclut 421 femmes et 1.538 enfants. Parmi les tragédies, un naufrage survenu le 19 décembre au large du Maroc a causé près de 70 disparitions dont 25 Maliens. «La route algérienne, en Mer Méditerranée, est la deuxième plus meurtrière selon nos registres, avec 517 victimes. Le détroit de Gibraltar a coûté la vie à 110 personnes et 73 autres l’ont perdue sur la route d’Alboran. En outre, 131 bateaux ont été perdus avec toutes les personnes à bord», lit-on. D'après le rapport, 421 femmes et 1.538 enfants et adolescents sont décédés. «Ces chiffres mettent en évidence un profond échec des systèmes de sauvetage et de protection», a déclaré Helena Maleno, coordinatrice du rapport, dénonçant «une tragédie inadmissible». Elle appelle «à ce que la priorité soit donnée à la protection du droit à la vie, à que soient renforcées les opérations de recherche et de sauvetage et à ce que soit garantie la justice pour les victimes et leurs familles». En 2024, l’Espagne a enregistré un afflux migratoire record avec plus de 60.200 arrivées irrégulières, dont 43.737 via les îles Canaries, soit une hausse de 18,6% par rapport à 2023. La traversée de l’Atlantique, très périlleuse, a causé la majorité des 9.757 décès ou disparitions recensés, selon Caminando Fronteras. Les migrants, issus principalement d’Afrique mais aussi d’Irak et du Pakistan, continuent d’emprunter cette route, moins surveillée que celle de la Méditerranée, malgré des conditions précaires. Les autorités des Canaries, débordées par l’afflux, appellent à une meilleure gestion, notamment pour les mineurs non accompagnés. Le gouvernement espagnol a récemment adopté des mesures pour faciliter la régularisation des migrants, tandis que le roi Felipe VI et le Premier ministre Pedro Sánchez appellent à une réponse coordonnée et humaine à ce défi migratoire. Face à cette crise, les autorités espagnoles ont intensifié leurs efforts pour démanteler les réseaux de passeurs et renforcer les mesures de sécurité aux frontières. Cependant, la complexité du phénomène nécessite une approche globale, incluant une coopération internationale accrue et des solutions durables pour s'attaquer aux causes profondes de l'émigration clandestine.