La rivalité autour du rôle dominant du dollar américain s’intensifie alors que les BRICS cherchent à répondre aux politiques économiques perçues comme défaillantes des États-Unis, exacerbées par les menaces protectionnistes du président élu Donald Trump. Sergey Ryabkov, vice-ministre russe des Affaires étrangères, a affirmé que le bloc n’attaque pas directement le dollar, mais réagit aux conséquences des décisions économiques américaines jugées irresponsables. Selon lui, la domination du dollar s’érode non par l’action des BRICS, mais par les stratégies américaines elles-mêmes, perçues comme nuisibles à la stabilité financière mondiale. Les menaces de Trump, telles que l’imposition de tarifs douaniers à 100 % sur les pays des BRICS cherchant à réduire leur dépendance au dollar, pourraient engendrer des perturbations économiques majeures. Ces mesures risquent de renchérir les importations, alimenter l’inflation et freiner les ajustements de la politique monétaire de la Réserve fédérale. De plus, des pays intégrés aux chaînes d’approvisionnement mondiales, comme la Malaisie, craignent des répercussions sur des secteurs clés tels que les semi-conducteurs. Le ministre indien des Affaires étrangères, S. Jaishankar, a réaffirmé l’importance des relations économiques de l’Inde avec les États-Unis, qualifiés de partenaire commercial clé, tout en précisant qu’aucune initiative visant à introduire une monnaie commune des BRICS n’est actuellement en cours. Les discussions financières au sein du groupe se concentrent sur la facilitation des transactions entre les membres grâce à l’utilisation de leurs devises nationales. Parallèlement, l’Afrique du Sud a clarifié les malentendus concernant les intentions des BRICS. Les responsables sud-africains ont insisté sur le fait que les discussions autour d’une éventuelle monnaie commune visent uniquement à simplifier les échanges intrarégionaux, et non à remplacer le dollar. Ces déclarations reflètent une volonté commune des BRICS de maintenir un dialogue apaisé avec Washington tout en affirmant leur autonomie économique dans un cadre multilatéral. Ryabkov a critiqué l’approche coercitive des États-Unis, estimant qu’elle pousse les BRICS à explorer des systèmes financiers alternatifs par nécessité. En rejetant les menaces de Trump, il a souligné la détermination du bloc à développer des solutions indépendantes face à l’impasse créée par Washington, tout en restant ouvert au dialogue. Cette dynamique pourrait marquer un tournant dans l’équilibre économique mondial. La Chine a souligné l’influence croissante des BRICS parmi les pays du Sud global, affirmant que le bloc est devenu une plateforme clé pour promouvoir la solidarité et la coopération. Mao Ning, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a déclaré que l’ajout de nouveaux pays partenaires, tels que l’Indonésie, la Malaisie, la Thaïlande et d’autres, renforce la représentativité et élève la coopération des BRICS à un nouveau niveau. Pékin se dit prête à travailler avec les membres et partenaires des BRICS dans un esprit d’ouverture, d’inclusivité et de coopération mutuellement bénéfique. Ces démarches reflètent une quête d’autonomie économique et pourraient redéfinir l’équilibre mondial face à la domination du dollar.