L’offre mondiale des céréales est marquée par des déficits importants dans l’UE et en Ukraine, compensés partiellement par les exportations russes et la production favorable en Australie, en Argentine et au Brésil. Les tensions sur les stocks et les incertitudes climatiques maintiennent une volatilité accrue sur les marchés internationaux. En effet, selon Reuters, la production de céréales dans l'UE pour la saison 2024/2025 est fortement affectée par des conditions climatiques défavorables. La production de blé tendre est estimée à 111,9 Mt, un niveau historiquement bas en 12 ans, tandis que les stocks finaux de la campagne sont abaissés à 9,4 Mt. Les récoltes d’orge (49,4 Mt) et de maïs (59,5 Mt) subissent également des baisses significatives par rapport à la saison précédente. Cette réduction de l'offre met en tension les marchés européens, d'autant plus que la production d'oléagineux comme le colza et les graines de tournesol est également en net recul. D’après «Grain Exporters and Producers Union», la Russie prévoit d’exporter 45 Mt de céréales en 2025, dont 40 Mt de blé. Cependant, les exportations seront limitées à partir de février 2025 par un quota de 10,6 Mt pour préserver l'approvisionnement intérieur. Si la récolte de 2025 dépasse 130 Mt, la Russie pourrait exporter jusqu’à 30 Mt supplémentaires de céréales au second semestre. Toutefois, les perspectives de production se détériorent, avec une prévision de récolte de blé revue à la baisse à 78,7 Mt, un niveau inférieur de 10 Mt à la moyenne quinquennale. Cependant, l’Ukraine devrait enregistrer une baisse drastique de ses exportations pour 2024/2025, avec 16,2 Mt de blé et 20,4 Mt de maïs, selon «UkrAgroConsult». Cette baisse est attribuée à une faible récolte de maïs (26 Mt), la plus faible depuis 2017, en raison d’une canicule estivale. L’Ukraine reste néanmoins un fournisseur majeur de l’UE, représentant 67 % de ses importations de blé tendre et 53 % de maïs. Les exportations ukrainiennes bénéficient d’un régime de soutien, mais les incertitudes persistent concernant le transit par la Roumanie, affecté par des tensions politiques et logistiques. Les perspectives mondiales indiquent un déficit de 35 Mt pour le blé, l’orge et le maïs, selon FranceAgriMer. Les stocks mondiaux de blé (258 Mt) et de maïs (296 Mt) atteindraient leur plus bas niveau depuis 10 ans. Les exportations de blé en provenance d'Australie et d'Argentine (36 Mt au total) pourraient stabiliser les marchés, mais le maïs reste influencé par une production record au Brésil (127 Mt). Les États-Unis poursuivent également leurs exportations de maïs, renforçant la pression sur les prix mondiaux.