Commémoration du 11 décembre 60. Les militantes Oranaises ressuscitées

Le 11 décembre 1960 reste une date phare en Algérie. Cette journée a été marquée par des manifestations massives à Oran, Alger et dans plusieurs autres villes du pays. Ces événements souvent qualifiés de "cri de la liberté" ont été le reflet du refus catégorique du peuple Algérien de toute forme de domination coloniale et de son adhésion totale à la lutte pour l’indépendance. Une cérémonie de commémoration a été organisée au siège de l’Union nationale des femmes algériennes (UNFA) en présence de plusieurs moudjahidate et celles qui ont manifesté et qui étaient présentes lors de ces manifestations. Début décembre 1960, des manifestations éclatent dans la plupart des villes algériennes notamment à Alger et Oran. Ces manifestations sont déclenchées suite à l’appel du FLN. Ainsi, comme chaque année, l’Union nationale des femmes algériennes a consacré une rencontre à l’évocation de la mémoire des martyrs tombés en cette journée douloureuse à travers tout le territoire national, sous les armes des forces coloniales pour avoir manifesté contre l’occupant. Très largement suivies par la population algérienne, les manifestations du 11 décembre 1960 restent un symbole vivant de la détermination du peuple à recouvrer sa liberté. Lors de cette journée commémorative, il a été procédé à l’intonation de l’hymne national, l’observation d’une minute de silence suivie d’une allocution de Mme Cherifa Mahi, secrétaire générale de l’UNFA, bureau d’Oran, rappelant la symbolique de l’événement. Cette occasion constitue un moment de recueillement pour rendre un vibrant hommage à nos valeureux chouhada et chahidate tombés lors de cette triste et sombre journée du 11 décembre. Invitée à cet événement, l’historienne et journaliste Mme Zohra Berriah, dira, lors de son intervention, que des milliers de manifestants ont surgi des quartiers ségrégués au cœur des centres villes coloniaux subissant une terrible répression. C’est au niveau de la rue Stora (actuellement rue des frères Chemloul) qu’éclata le 10 décembre les premières révoltes, et c’est là aussi que se forment les premiers cortèges de manifestants insurgés. Outre l’intervention de Mme Berriah, de grandes militantes présentes ont témoigné dont la fille de Cheikh Saïd Zemmouchi, grand militant de la cause nationale, Mmes Cherifa Mahi, Khadoudja Kourti, Fatima Zohra Benzineb, Saliha Yakhou, Halima Sam et Aicha Boumediene ainsi que Mme Khadoudja Kourti, parmi les premières cadres du pays après l’indépendance, Dr Kheira Mahrez. La femme Oranaise milite pour sa présence dans le combat d’aujourd'hui comme elle a milité hier pour avoir sa place dans le combat libérateur. Il est temps d’aller vers ces femmes, d’écouter leur silence, de les sortir de l'anonymat, de les restituer à l’histoire et surtout de sauvegarder leur mémoire menacée d’oubli ou de disparition. La mémoire féminine est irremplaçable pour appréhender l’histoire de la vie quotidienne pour saisir un cheminement, un vécu, reconstituer un climat, éclairer un passé.


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