L’Algérie a de tous temps défendu son principe de «relations loin de simples d’échanges commerciaux» avec l’Union européenne qui, au demeurant, a toujours su se démarquer de cette aspiration algérienne, fort légitime, en tentant d’inventer de «faux prétextes» et de préjugés inutiles. Cependant, l’Algérie a cette fois «toutes les cartes». Son économie se restructure. Sa loi sur la monnaie et le crédit a changé, de même que la loi sur l’investissement. Et les investissements sont au pluriel et plus diversifiés qu’auparavant. Elle ne veut absolument pas un «Accord taillé sur mesure» mais un texte concret qui arrange les deux parties et va au-delà des échanges commerciaux. Alors que les discussions et les négociations s’apparentent en un cycle interminable entre l’Algérie et l’Union Européenne autour de la révision de l’Accord d’association qui sont prévues en janvier 2025, l’Algérie multiplie, dès à présent et en attendant cet évènement crucial, ses signaux envers les pays membres afin que les partenariats soient dorénavant équilibrés et avantageux pour les deux parties. L’Algérie veut en effet des partenariats équitables et non à sens unique. A ce titre, les responsables de différentes missions économiques, au sein de l’UE, saisissent à chaque fois leurs visites dans le pays, pour tenter de fructifier les négociations qu’on dit pourtant en phase finale et par la même, unifier leur vision commune sur l’Accord. «Avec l’Algérie, on veut regarder la relation dans sa globalité », a indiqué récemment le nouveau ambassadeur de la mission de l’Union européenne en Algérie, Diego Mellado. Tout en mettant en lumière l’importance des relations économiques entre l’Algérie et les 27 États membres de l’Union européenne (UE), Mellado plaide pour un vrai partenariat sur des bases solides. Entre janvier et juillet 2024, le volume d’échanges commerciaux entre les deux parties a atteint un total de 27,4 milliards d’euros mais l’Algérie et l’Union européenne ne comptent assurément pas s’arrêter en si bon chemin et malgré le fait qu’il s’agit-là d’un excédent favorable. Pourquoi? L’Algérie dispose aujourd’hui et plus que jamais, de tous les atouts nécessaires pour bien négocier les retombées économiques d’un tel Accord, selon le principe «Gagnant-gagnant» et non sur des approximations qui défavorisaient les intérêts de l’Algérie dans un contexte mondial assez délicat et truffé d’enjeux mais de conflits aussi, notamment en Ukraine, pays d’où justement l’UE peine à assurer ou à obtenir ses ressources énergétiques. Les chiffres démontrent que l’Algérie est devenue, en un fil de temps, un marché juteux pour l’Union européenne. Tout compte fait, avec un investissement cumulé de 23 milliards d’euros, l’UE se positionne comme le premier investisseur étranger en Algérie, représentant 24 % des flux d’investissements étrangers dans le pays. Lors d’une déclaration à l’agence Bloomberg, Diego Mellado a révélé que le commerce total entre l’Algérie et l’UE, englobant le gaz et les services, atteint environ 45 milliards d’euros. Les exportations de gaz algérien vers l’Europe représentent une part importante, s’élevant à environ 35 milliards d’euros. Cependant, Mellado a insisté sur la nécessité d’établir une relation économique fondée sur la confiance et un environnement propice aux affaires. Il a plaidé pour la création d’une chaîne de valeur commune entre l’Algérie et l’Europe, permettant une répartition équitable de la production. En parallèle, l’Algérie aspire à réviser l’accord de partenariat qui la lie à l’Union européenne depuis 2005. Selon Ahmed Attaf, ministre des Affaires étrangères, cette révision vise à instaurer un partenariat équilibré répondant aux aspirations économiques du pays. «L’objectif est de dépasser une simple relation d’échange commercial rapide et d’instaurer un partenariat stratégique soutenant les efforts de développement économique», a-t-il affirmé. Il a également précisé que l’Algérie cherche à éviter toute contrainte qui pourrait entraver son processus de croissance. De son côté, Tebboune a confirmé que la révision de cet accord débutera en 2025. Selon lui, cette démarche est essentielle pour aligner le partenariat sur la réalité économique actuelle de l’Algérie, marquée par une diversification et un développement significatifs de la production industrielle et agricole. Le Président a également souligné que cette révision vise à garantir un équilibre des intérêts communs entre les deux parties, tout en renforçant le rôle de l’Algérie en tant que partenaire stratégique pour l’Europe, notamment dans le domaine énergétique. La relation Algérie-UE, déjà marquée par des liens économiques solides, pourrait ainsi prendre un nouvel élan grâce à un accord révisé. Cette initiative promet d’ouvrir la voie à des collaborations plus stratégiques et équilibrées, répondant aux ambitions des deux parties. En consolidant ce partenariat, l’Algérie et l’Union européenne pourraient poser les bases d’un modèle de coopération mutuellement bénéfique.
Alors que l’UE se présente comme le premier investisseur. L'Algérie veut un partenariat équilibré
- par B.kamel
- Le 06 Décembre 2024
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